Émergence, dynamique évolutive et écologie de lignées pathogènes de bivalves marins au sein de l’espèce bactérienne Vibrio aestuarianus
Auteur / Autrice : | Aurélie Mesnil |
Direction : | Delphine Destoumieux-Garzón, Marie-Agnès Travers |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie de l'environnement, des populations, écologie |
Date : | Soutenance le 11/10/2022 |
Etablissement(s) : | La Rochelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Euclide (La Rochelle ; 2018-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interactions Hôtes-Pathogènes-Environnements (Perpignan) - Unité Adaptation et Santé des Invertébrés Marins (Station Ifremer, La Tremblade, Charente-Maritime) |
Jury : | Président / Présidente : Marianne Graber |
Examinateurs / Examinatrices : Delphine Destoumieux-Garzón, Marie-Agnès Travers, Marianne Graber, Sophie Gaudriault, Christine Paillard, Xavier Bailly, Maude Jacquot, Yann Reynaud | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Gaudriault, Christine Paillard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’huître creuse Crassostrea gigas est l’espèce de bivalve la plus cultivée dans le monde et est confrontée à des maladies infectieuses impliquant des bactéries du genre Vibrio. Parmi ces Vibrio, l’espèce V.aestuarianus, initialement décrite en 1983 comme bactérie des environnements estuariens, est associée à des mortalités d’huîtres creuses adultes en Europe depuis 2001. En 2012, des mortalités de coques adultes Cerastoderma edule associées à cette espèce ont également été rapportées. Cependant, les processus ayant mené à l’émergence des lignées pathogènes de bivalves sont restés inconnus. Au cours de cette thèse, nous avons cherché à préciser (1) la structure des populations de V. aestuarianus et leurs déterminants génomiques ; (2) les évènements évolutifs ayant participé à l’émergence et l’évolution dessous-espèces, et (3) les habitats, cycles et espèces sensibles à V. aestuarianus. Nous avons montré que les souches de V. aestuarianus pathogènes se répartissent dans deux sous-espèces aux histoires évolutives différentes. V. aestuarianus francensis, décrite en 2008, regroupe les souches pathogènes d’huîtres alors que V. aestuarianus cardii regroupe les souches pathogènes de coques. Les deux sous espèces provoquent des maladies dans leurs populations d’hôtes en été, et la température a été identifiée comme un facteur favorable au développement des maladies. V. aestuarianus francensis impacte l’ostréiculture et nous montrons que deux lignées distinctes se sont propagées à l’échelle de l’Europe depuis au moins 20 ans. Cette sous-espèce se caractérise par une faible diversité génétique et une évolution essentiellement clonale. Les souches de V. aestuarianus francensis ont un mode de vie de spécialiste, avec un habitat restreint aux huîtres. L’un des évènements ayant favorisé son émergence pourrait être l’acquisition et l’intégration génomique d’un élément génétique mobile contenant des gènes codant des protéines impliquées dans l’export du cuivre. Actuellement, la sous-espèce V. aestuarianuscardii impacte les coques uniquement en France. La diversité phénotypique et génétique dans cette sous espèce est plus importante que dans la sous-espèce V. aestuarianus francensis. Plusieurs groupes génétiques présentant des niveaux de virulence différents envers les coques ont pu être identifiées et la comparaison des génomes entre ces groupes a permis d’identifier des facteurs de virulence potentiels.