La morale selon la mobilité : changement post-migratoire dans les orientations envers la différence culturelle chez les ressortissants de pays seconds et tiers en Europe occidentale
Auteur / Autrice : | Siresa Lopez Berengueres |
Direction : | Ettore Recchi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 25/05/2022 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les inégalités sociales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Patrick Le Galès |
Examinateurs / Examinatrices : Ettore Recchi, Juan Díez Medrano, Céline Teney, Mabel Berezin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Juan Díez Medrano, Céline Teney |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse examine la relation entre la mobilité transnationale et les orientations des migrants envers la différence culturelle. Il met l'accent sur les avantages d'une perspective micro-sociologique centrée sur le lien entre facteurs individuels et contextuels, expériences et la rationalisation subjective de ces expériences pour expliquer des processus de changement spatio-culturel. On soutient que les expériences quotidiennes dans les contextes de destination alimentent les subjectivités post-migratoires. Cette proposition est appliquée au cas de la « différence culturelle » comme une qualité saillante de la mobilité transnationale susceptible d'être encodée comme souhaitable ou indésirable selon les expériences individuelles incarnant cette même qualité. L'argument selon lequel la mobilité spatiale transnationale génère de nouvelles expériences avec la différence culturelle que les migrants utilisent pour mettre à jour et former leurs attitudes est examiné de manière empirique sur la base de 164 entretiens approfondis avec des ressortissants de pays seconds et tiers en Belgique, Allemagne, Italie, Suède, et le Royaume-Uni. La recherche montre que les expériences avec la différence culturelle fonctionnent systématiquement comme une source de nouvelles informations sur lesquelles les migrants ajustent leurs subjectivités. Des changements sont identifiés dans différents degrés d'homophilisation et d'hétérophilisation de préférences pour pratiques culturelles (omnivore vs univore); identifications politico territoriales(multiples vs simples) et les codes associés (incluant vs excluant); et modalités d'organisation collective (intégration vs démarcation). Cette étude contribue à la recherche sur les conséquences attitudinales du transnationalisme social en nuançant l'association entre pratiques transnationales et orientations cosmopolites. Alors que la migration fonctionne principalement comme une source d'ouverture culturelle, elle articule également des processus de fermeture. De plus, il montre que l'interaction sociale fonctionne comme un mécanisme central dans les processus post-migratoires de changement culturel.