Thèse soutenue

Information et pouvoir au prisme de Xénophon

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Auteur / Autrice : Marie Durnerin
Direction : Nicolas RicherVincent Azoulay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire spécialité Histoire ancienne
Date : Soutenance le 02/12/2022
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire et Sources des Mondes Antiques (Lyon ; 2003-....) - Anthropologie et histoire des mondes antiques (Paris ; 2010-....)
établissement partenaire : Ecole des hautes études en sciences sociales (Paris). Sémiologie et informatique
Jury : Président / Présidente : Madalina Dana
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Richer, Vincent Azoulay, Madalina Dana, Adeline Grand-Clément, Dominique Lenfant, Carol Atack
Rapporteurs / Rapporteuses : Adeline Grand-Clément, Dominique Lenfant

Mots clés

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Résumé

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L’acquisition et la maîtrise des informations, c’est-à-dire de données fiables permettant de prendre des décisions et d’agir, font partie des nécessités de tout gouvernement. Cette dimension cruciale de la vie politique trouve cependant peu d’écho dans les sources grecques de l’époque classique, hormis dans l’oeuvre de Xénophon qui fournit un remarquable observatoire. Composée aussi bien de récits que de traités didactiques, tendant à brosser le portrait d’un dirigeant idéal,elle prête attention aux mécanismes de la collecte et du traitement de l’information à toutes les échelles – oikos, cité, armée ou Empire. À travers l’oeuvre de Xénophon, cette thèse entend donc travailler sur les articulations entre information et pouvoir en Grèce ancienne. Sa première partie traite de la fabrique de l’information : il s’agit de montrer pourquoi l’information est un élément stratégique pour le bon dirigeant, quels sont les acteurs et les moyens de communication que Xénophon décrit et ceux, au contraire, qu’il rend invisibles. Sa deuxième partie prend les choses à revers, en s’intéressant aux lacunes de l’information. Il ne s’agit pas d’un phénomène contingent, dû uniquement à une faillite ponctuelle : c’est un trait structurel, lié à l’impossibilité de tout savoir, à la multiplication des intermédiaires ou encore au rôle des dieux dans le monde, qui peuvent rendre vains les calculs les plus avisés. Enfin, la troisième partie explore les usages de l’information : comment désinformer l’ennemi, ou inversement, se prémunir de la désinformation ; comment les chefs – et l’auteur qui les met en scène – rêvent de tout savoir et, pourtant, ne peuvent jamais y parvenir tout à fait.