Thèse soutenue

Caractérisation de la voie de signalisation dépendante des canaux calciques Cav1.2 et Cav1.3 dans les lymphocytes Th2 : impact sur l'asthme allergique

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Chi-Minh Giang
Direction : Magali SavignacLucette Pelletier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance le 24/03/2021
Etablissement(s) : Toulouse 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Roland Liblau
Rapporteurs / Rapporteuses : Dieudonnée Togbe, Thierry Capiod, Romain Roncagalli

Résumé

FR  |  
EN

Les lymphocytes T auxiliaires (LTh) orchestrent les réponses immunitaires adaptatives et sont composés de différentes sous-populations avec des fonctions effectrices spécifiques. Les LTh de type 2 produisant les interleukines (IL)-4, -5 et -13 permettent l’éradication de parasites mais peuvent causer l’asthme allergique. Mon équipe d’accueil a précédemment décrit que contrairement aux autres LT, les LTh2 murins et humains expriment les canaux calciques voltage-dépendants Cav1.2 et Cav1.3 qui sont essentiels pour leurs fonctions. Afin d’étudier le rôle respectif de chacun de ces canaux, nous avons développé des souris déficientes pour Cav1.2 dans les LT et pour Cav1.3. J’ai montré́ que la perte d’un seul des deux canaux suffit pour affecter la fonction des LTh2 en les rendant partiellement réfractaires à la stimulation par le TCR, avec une altération des évènements proximaux de signalisation du TCR ainsi que des réponses calciques et cytokiniques diminuées. Les influx calciques membranaires au repos ou très précocement après engagement du TCR mesurés par microscopie TIRF soulignent des rôles distincts des deux canaux : les deux sont nécessaires pour l’entrée calcique après stimulation, mais Cav1.3 est également important pour l’homéostasie calcique. La perte d’un canal ou de l’autre prévient le développement d’asthme allergique dans des modèles murins. Cette diminution de pathogénicité est due à la perte intrinsèque de l’expression de l’un ou l’autre des canaux sur les LTh2. De plus, j’ai démontré que les deux canaux doivent être présents sur le même LT pour induire l’asthme allergique : ils ont des fonctions non redondantes et synergiques. Ces données sont en accord avec mes résultats sur les LT du sang d’enfants asthmatiques dans lesquels l’expression des cytokines Th2 est préférentiellement détectée dans les échantillons exprimant les deux canaux. Afin d’identifier les mécanismes d’activation des canaux Cav1 dans les LTh2 qui sont des cellules non excitables, j’ai montré que la seule activation des PKC permettait une réponse calcique et la production de cytokines de façon dépendante des Cav1. De plus, la PKC interagit physiquement avec le canal Cav1.3 après activation des LTh2 (contrairement à Cav1.2) et son inhibition pharmacologique ou grâce à des oligonucléotides antisens empêche le développement d’asthme allergique dans des modèles murins. Enfin, pour identifier de façon globale et non biaisée les conséquences de la délétion d’un canal ou de l’autre sur l’activation des LTh2, nous avons effectué des expériences de phosphoprotéomique et de RNA sequencing. Ces approches ont permis de mettre en avant le rôle des canaux dans la phosphorylation des voies très précoces du TCR (protéines adaptatrices, de la signalisation calcique et du cytosquelette d’actine) qui est associé à plus long terme sur une altération des voies transcriptionnelles du transport ionique, de la signalisation, de la réponse aux stimuli et de la communication cellulaire. L’ensemble de mes travaux permet de caractériser la voie de signalisation dépendante des canaux Cav1.2 et Cav1.3 dans les LTh2 après activation du TCR. Cela pourrait permettre d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour le traitement d’allergies tout en préservant les autres sous-populations de LT utiles pour les réponses anti-infectieuses par exemple.