Thèse soutenue

Caractérisation de complexes d'inhibiteurs à visée thérapeutique avec des métalloprotéines : cas de l'intégrase du VIH-1

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Auteur / Autrice : Perla El Darazi
Direction : Jean-Philip PiquemalZeina Hobaika
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie théorique
Date : Soutenance le 27/10/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Université Saint-Joseph (Beyrouth)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Chimie physique et chimie analytique de Paris Centre (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de chimie théorique (Paris ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : Mireille Kallassy-Awad
Examinateurs / Examinatrices : Nohad Gresh, Richard Maroun, Vincent Maréchal
Rapporteurs / Rapporteuses : Thérèse Malliavin, Latifa Negadi

Résumé

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Le Virus de l’Immunodéficience Humaine de type 1 (VIH-1) ; agent causal du Syndrome d’Imunonodéficience Acquise (SIDA) possède une enzyme virale essentielle à son cycle réplicatif ; l’Intégrase (IN). Elle permet l'intégration du génome viral dans les cellules cibles humaines, via deux étapes ; « le 3’processing » suivi de l’étape de transfert de brin. Par conséquent, l’intégrase du VIH-1 constitue une cible thérapeutique majeure. De nos jours, les thérapies anti-IN ont recours à l'utilisation d'inhibiteurs appartenant à la famille des dicétoacides (DKAs) qui agissent à l'interface de l'intasome Intégrase-ADN viral, inhibant spécifiquement l'étape de transfert de brin, ce qui leur a valu le nom d'inhibiteurs de transfert de brin (INSTIs). L'INSTI le plus efficace à ce jour est le Dolutégravir (DTG), mais malgré son succès initial, ce médicament a causé le développement de mutations de résistance au niveau de l’intégrase chez les patients traités, compromettant l'efficacité à long terme des thérapies anti-VIH. Par conséquent, nous visons dans nos travaux de thèse, à renforcer les interactions des DKAs et notamment du DTG avec l'ADN viral, à l'interface IN-ADN afin de contourner le besoin d'interactions spécifiques avec la protéine et surmonter ainsi les mutations de résistance. Nous avons commencé par l’optimisation du noyau halogéné du DTG, étant donné que cette structure effectue des contacts spécifiques et directes avec les bases terminales de l’ADN viral ; C16 et G4. Cette optimisation s’est basée sur des substitutions d’halogènes et de groupements donneurs et attracteurs d’électrons. L’efficacité de nos nouvelles structures halogénées substituées, par rapport au DTG, a été ensuite évaluée par calcul de leur énergie d’interaction intermoléculaire (∆E) avec les noyaux de C16 et G4, via des méthodes de calculs basés sur la mécanique quantique et la mécanique moléculaire polarisable. Une évaluation supplémentaire a été faite par détermination des contours de potentiel électrostatique pour chaque noyau afin d’évaluer l’effet de nos substitutions sur la répartition électronique et donc sur les interactions de ces derniers avec les bases terminales virales. Suite à la conception et l’évaluation des nouveaux dérivés halogénés à partir du DTG, nous avons extrapolé notre étude à une échelle plus grande, par le suivi du comportement de nos nouveaux inhibiteurs pris entièrement au sein de l’intasome viral en présence de Mg2+et ceci via des simulations de dynamique moléculaire polarisable en solvant explicite. Ces simulations nous ont permis d’étudier en détails les interactions de nos nouvelles molécules avec les différents partenaires ; IN et ADN viral et de les comparer au mode d’action du DTG. De plus, nous avons simulé le DTG avec la protéine et l’ADN pris séparément, afin de comparer son interaction avec chacun des deux et de mettre en relief par la suite sa meilleure interaction avec l’ADN viral expliquant ainsi sa moindre sensibilité aux mutations de résistance de l’IN. La dernière partie de cette thèse repose sur la détermination des énergies libres de Gibbs (∆G) pour les systèmes que nous avons simulés ; ADN-Intégrase-drogues halogénées. ADN-DTG et Intégrase-DTG afin de confirmer tout d’abord l’interaction plus stable du DTG avec l’ADN viral par rapport à l’IN puis démontrer que nos nouvelles substitutions ont renforcé les interactions des nouveaux inhibiteurs avec l’intasome viral et notamment avec l’ADN, permettant la génération de nouveaux inhibiteurs de transfert de brin capables de contourner le problème de résistance.