Thèse soutenue

Pièges à poussière auto-induits dans les disques protoplanétaires : du rôle des lignes de gel à la formation des planétésimaux

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Auteur / Autrice : Arnaud Vericel
Direction : Jean-François Gonzalez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 29/09/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Physique et Astrophysique de Lyon (Lyon ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche Astrophysique de Lyon (1995-....) - Centre de Recherche Astrophysique de Lyon
établissement opérateur d'inscription : Université Claude Bernard (Lyon ; 1971-....)
Jury : Président / Présidente : Cathy Quantin-Nataf
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Dougados, Aurélie Guilbert-Lepoutre
Rapporteurs / Rapporteuses : Clément Baruteau, Tristan Guillot

Résumé

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La formation des planètes repose sur la croissance des grains micrométriques sur plus d'une dizaine d'ordres de grandeurs dans les disques protoplanétaires. Pourtant, cette croissance est perturbée par des barrières à la fois théoriques et expérimentales. En effet, d'une part la friction aérodynamique entre le gaz et la poussière entraine la dérive radiale de la poussière vers l'étoile, qui devient maximale aux tailles millimétriques à centimétriques et résulte en l'accrétion rapide du disque. D'autre part, la vitesse relative entre les grains, qui leur permet de se rencontrer et de s'agglomérer, devient elle aussi importante pour les grains de tailles intermédiaires, ce qui les fait passer d'un régime de croissance à un régime de fragmentation. Plusieurs solutions ont été proposées pour surpasser ces barrières, mais demandent souvent des conditions particulières pour se produire. Récemment, Gonzalez et al. (2017) ont proposé une solution qui s'appuie sur la croissance, la fragmentation et la rétroaction de la poussière, c'est à dire des éléments naturellement présents dans les disques. Ils ont appelé ce mécanisme ‘piège à poussière auto-induit’. Ma thèse se concentre sur ce mécanisme et le couple à d'autres phénomènes couramment rencontrés dans les disques par le biais de simulations hydrodynamiques 3D avec le formalisme Smoothed Particle Hydrodynamics (SPH). Je me suis dans un premier temps intéressé à l'effet couplé de ces pièges avec la présence de fronts de condensation, appelés ‘lignes de gel’. Ces dernières ont la particularité de modifier les propriétés de surface des grains, ce qui impacte la façon avec laquelle ils se collent et permet de concentrer la poussière à des endroits particuliers du disque. Je me suis également penché sur la possibilité qu'un disque contienne déjà une planète et ai étudié l'impact qu'elle aurait sur l'évolution de la poussière. Cet aspect est particulièrement important étant donné les observations de plus en plus fréquentes de disques et de leurs structures de poussière, dont il faut pouvoir expliquer l'origine. Je me suis notamment penché sur le cas du disque autour de l'étoile HD 169142, qui pourrait porter les traces de la croissance de la poussière autour d'une planète. Je me suis enfin investi dans le développement d'outils numériques en implémentant un modèle de croissance et de fragmentation de la poussière dans le code SPH public Phantom et en couplant ce modèle avec le code de transfert radiatif Mcfost. J'ai utilisé ce code SPH moderne et modulaire pour effectuer des comparaisons avec des résultats connus et confirmer leur validité. L'implémentation de ce modèle pourra servir à la communauté dans le cadre d'autres études de la croissance et de la fragmentation autour de systèmes variés et dans la production d’observations synthétiques