Thèse soutenue

Monitorage de l'inflammation pulmonaire par le monoxyde de carbone endogène exhalé dans un modèle de poumons humains : Application lors d'optimisation de greffons en perfusion pulmonaire Ex-Vivo avant transplantation pulmonaire. Étude BreathDiag-COe

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Auteur / Autrice : Vivien Brenckmann
Direction : Raphaël Briot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologie, instrumentation, signal et imagerie pour la biologie, la médecine et l'environnement
Date : Soutenance le 14/09/2020
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Techniques de l’ingénierie médicale et de la complexité - Informatique, mathématiques et applications (Grenoble)
Equipe de recherche : Equipe de recherche Physiologie cardio-respiratoire expérimentale théorique et appliquée (La Tronche, France ; 19..-20..)
Jury : Président / Présidente : Christophe Pison
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Briot, Edouard Sage, Dirk Van Raemdonck, Irène Courtillot
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Luc Fellahi, Olaf Mercier

Résumé

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Pour pallier au manque de greffons pulmonaires, des techniques de perfusion pulmonaire ex-vivo (PPEV) ont été développées. Les critères d’évaluation sont basés sur les paramètres physiologiques comme la qualité des échanges gazeux, les résistances vasculaires pulmonaires, la formation d'œdème, et l’aspect général des poumons.La production endogène de monoxyde de carbone (CO) est influencée par les phénomènes inflammatoires et est plus particulièrement en lien avec les mécanismes d'ischémie-reperfusion.La mesure du CO exhalé (COe) est possible grâce à un spectromètre laser (ProCeas®). Cet appareil est précis (concentrations inférieures au Ppmv) et rapide permettant un monitorage cycle à cycle, en temps réel.Le but de l'étude était d’évaluer le taux de COe des greffons pulmonaires humains en cours de procédure de PPEV et de le comparer à l’acceptation des greffons, aux autres paramètres testés et au devenir à court terme des receveurs.Matériel et méthodeDes greffons pulmonaires ont été optimisés et évalués en PPEV normothermique. Les poumons étaient progressivement réchauffés, perfusés et ventilés. S'en suivait une phase d'évaluation (incluant des manœuvres de recrutement) durant deux à quatre heures.Le ProCeas® était connecté en dérivation sur le circuit ventilatoire. La production de CO était moyennée sur cinq minutes à la fin de chaque phase de recrutement.En fin de procédure de PPEV, la décision de transplanter les poumons était prise selon les critères habituels de l'équipe chirurgicale sans avoir connaissance des valeurs de COe .Résultats et Discussion21 procédures de PPEV ont eu lieux à l’hôpital Foch de Suresnes de Décembre 2018 à Juillet 2019, dont 13 greffons à « critères élargis » (CE) et 8 issus de donneurs après arrêt cardiaque (de la catégorie III de Maastricht) (DDAC-M3).La présence de sang dans les voies aériennes faussait les résultats de COe, ainsi trois procédures ont été exclues.Il n’y avait pas de différence de COe en fonction de l’origine CE ou DDAC-M3 des poumons.Sur les 18 greffons, deux ont été définitivement récusés à la greffe. Il y avait une tendance à un COe plus élevé pour les poumons récusés (p=0,068). Cette tendance était présente dès le début des procédures.Concernant les paramètres physiologiques testés lors des procédures de PPEV, le COe était corrélé à la consommation de glucose (r=0,64 ; p=0,04) et à la production de lactates (r=0,53 ; p= 0,025). Il y avait une relation non significative avec les résistances vasculaires (p = 0,062). Il n’y avait pas de lien entre COe et formation d’œdème ni avec le rapport PaO2/FiO2 per PPEV.Concernant les données post-opératoires, en séparant les greffons en 2 groupes (COe bas Vs COe élevé, limite fixée à 0,235 Ppmv), il y avait une tendance à de meilleures capacités d’hématose (PaO2/FiO2) à 24h (p=0,052) pour ceux ayant un taux de COe bas. Tous les poumons avec taux de COe élevé ont présenté un score DPG à 3 dans les 72h (p=0,088). Il y avait également une tendance à es durées plus longues de réanimation (6 jours (+-3,25) Vs 15 jours (+-3,83), p=0,06) et de durée totale en unité de soins continus (réanimation + soins intensifs) (14,5 jours (+-2,34) vs 19 jours (+-3,4) (p=0,07)) pour les greffons avec un taux de COe élevé.ConclusionLe taux de COe per PPEV pourrait être une aide supplémentaire et précoce dans l’évaluation des poumons. Il semble pouvoir également apporter une aide pronostique pour anticiper les soins de réanimation post opératoires.