Thèse soutenue

Probabilité et précocité du recours aux soins palliatifs hospitaliers chez les patients avec cancer en France à partir de données issues des registres des cancers de Gironde et de la cohorte nationale ESME de patients avec cancer du sein métastatique.

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Auteur / Autrice : Matthieu Frasca
Direction : Simone Mathoulin-PelissierAlain Monnereau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique Epidémiologie
Date : Soutenance le 10/12/2020
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Bordeaux population Health
Jury : Président / Présidente : Fabrice Bonnet
Examinateurs / Examinatrices : Simone Mathoulin-Pelissier, Alain Monnereau, Fabrice Bonnet, Florence Canouï-Poitrine, Sébastien Salas, Anne-Marie Bouvier, Pierre Soubeyran
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Canouï-Poitrine, Sébastien Salas

Mots clés

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Résumé

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Le vieillissement de la population et le nombre croissant de cancer interrogent l’accès aux soins palliatifs. L’intégration de ces soins en cancérologie et la diversification des structures spécialisées (unité, équipe mobile, lits identifiés, hôpital de jour) modifient les modalités de recours aux soins palliatifs hospitaliers (SPH). L’objectif de ce travail est d’étudier les facteurs prédictifs sociodémographiques, socioéconomiques, tumoraux et liés aux soins de la probabilité et de la précocité du recours aux SPH chez les patients avec cancer. Une revue systématique de la littérature a identifié les facteurs d’accès aux soins palliatifs dans le monde. L’incidence cumulée à 2 ans et en fin de suivi (probabilité) et le temps moyen de suivi après SPH (précocité) ont ensuite été étudiés dans deux analyses : l’une à partir de patients des registres des cancers de Gironde (n = 8 424, période 2014), l’autre à partir des patients avec cancer du sein métastatique (CSM) de la cohorte nationale ESME-CSM (n = 12 375, période 2008-2016). Selon l’analyse, les facteurs explicatifs étaient l’âge, le genre, le niveau socioéconomique, le lieu de résidence, la localisation ou sous-type tumoral, les caractéristiques des métastases et le type de centre. Plusieurs méthodes ont tenu compte du risque compétitif de décès (estimateur d’Aalen-Johansen, modèle multi-état, pseudo-valeurs). Dans les deux populations, les SPH étaient majoritairement initiés en phase terminale. Dans l’échantillon issu des registres (75+ ans : 2695, 32% ; Hommes : 4317, 51,3% ; Sein : 1247, 14,8%), les facteurs de l’incidence cumulée à 2 et 4 ans différaient selon le pronostic tumoral. En cas de pronostic défavorable, les patients ruraux, avec hémopathie maligne ou âgés traités hors des centres universitaires recevaient moins de SPH. En cas de pronostic favorable, les patients âgés, favorisés, avec cancer du poumon ou traités dans les centres universitaires recevaient plus de SPH. Les femmes et les patients avec tumeurs du système nerveux central de haut grade avaient un recours plus précoce. Dans l’échantillon des patients ESME-CSM (75+ ans : 2380, 19,2% ; CSM triple négatif : 1545, 12,6%), les facteurs de l’incidence cumulée dépendaient du temps de suivi. A 2 ans, les SPH concernaient surtout les plus jeunes avec CSM triple négatif, les plus âgés avec un autre sous-type, les patients en rechute ou avec plusieurs sites métastatiques. A 8 ans, ils étaient moins fréquents hors des centres à forte activité, en particulier pour les plus âgés. Le recours aux SPH était aussi moins précoce dans ces centres. En sus des disparités classiques d’accès aux soins, nous avons mis en évidence que le rôle des facteurs sociodémographiques dans le recours aux SPH dépendait du pronostic du cancer. Celui de l’âge dépendait en plus des caractéristiques du centre de prise en charge. Des études analytiques sur les mécanismes impliqués seraient utiles.