Thèse soutenue

Faire corps des affrontements : le Mouvement Indien des Femmes dans la ville de New Delhi, un réseau militant polymorphe

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Auteur / Autrice : Caroline Michon
Direction : Catherine Servan-SchreiberNacira Guénif Souilamas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 25/11/2019
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Stéphanie Tawa Lama-Rewal
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Tawa Lama-Rewal, Éric Fassin, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, Catherine Alès, David Picherit, Gianfranco Rebucini
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Fassin, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky

Résumé

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L’étude en anthropologie politique du Mouvement Indien des Femmes dans la ville de New Delhi a permis d’explorer les réalités tangibles du phénomène d’ONGéisation et des résistances à son encontre. À partir d’observations participantes et d’entretiens avec ses militant∙e∙s, salarié∙e∙s, je me propose d’analyser la structure du MIFD et de mettre à jour les représentations collectives qui lui confèrent un statut de communauté sociale et politique. En partant du concept « d’antagonisme équilibré », j’élabore une lecture critique des dissensions politiques qui l’animent. Ces dernières paraissent être une source notable de pluralité identitaire tout en soulignant le maintien du caractère politique du Mouvement. En mobilisant le concept de globalisation du genre et l’approche subalterne, mon travail montre que le MIFD est une communauté où les rapports sociaux sont rejoués et contestés à la lumière des paradigmes d’égalité. Dans ce réseau militant de femmes, les problématiques singulières à l’Inde se mêlent aux injonctions internationales et transnationales. Ensemble, elles forment un espace où la cause des femmes est source de conflit, de domination et de contestation de la part de femmes subalternisées, bien souvent dépossédées de leur droit de parole et de représentation. Le MIFD est ainsi en proie à un double phénomène, entre homogénéisation sociale et structurelle et tentative d’inclusion des identités plurielles des femmes. Dans cette perspective, ma thèse contribue à l’élaboration des savoirs sur les mobilisations émanant de femmes des Suds et sur le genre en anthropologie politique urbaine.