Thèse soutenue

L'histoire scolaire comme champ de bataille. La conflictualité de l'enseignement de l'histoire interrogée à partir des controverses sur l'histoire de l'esclavage en France et en Angleterre (décennie 2000).

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Maylis Ferry
Direction : Yves Déloye
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Sophie Duchesne
Examinateurs / Examinatrices : Charles Heimberg, Marie-Claire Lavabre, Claire H. Griffiths, Pascal Ragouet
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles Heimberg, Marie-Claire Lavabre

Résumé

FR  |  
EN

L'affirmation est si souvent répétée qu'elle a peu de chances de surprendre : l'histoire que l'on enseigne à l'école fait l'objet de polémiques. Par-delà toutes les oppositions que promet cette situation, il y a donc au moins un point sur lequel s'accordent celles et ceux qui investissent l'enseignement de l'histoire de la sorte : c'est un sujet qui compte et qui vaut la peine qu'on s'émeuve, s'indigne et s'affronte en son nom.Il y a au cœur de cette thèse à la fois un inconfort vis-à-vis de cette évidence et un étonnement face à la virulence qu'ont parfois les débats publics sur l'enseignement de l'histoire. La littérature sur les savoirs scolaires nous donne des clés pour comprendre ces emballements mais pas toutes. En particulier, les processus par lesquels les questions dites sensibles le deviennent ont été moins travaillés que les interactions particulières qu'elles génèrent en classe (perspective qui n'en reste pas moins légitime). En mobilisant des travaux produits dans différents cercles de discussion académique - didactique de l'histoire, sociologie des curricula, de la mémoire, du nationalisme et des controverses - la thèse vise à mieux comprendre comment des contenus d'enseignement peuvent devenir polémique à partir d'une étude de cas.Il s'agit des débats qui ont porté sur la (ré)introduction de l'histoire de l'esclavage colonial et de la traite négrière en France et en Angleterre au cours de la décennie 2000. Il est particulièrement illisible si l'on s'en tient à une explication en termes de conflictualité intrinsèque dont seraient porteurs certains savoirs scolaires. En effet, l'histoire de l'esclavage et de la traite a été enseignée (ou présente dans les programmes) à différents moments au cours du XX° siècle dans ces deux pays et cela n'a pas toujours suscité de l'émoi, loin s'en faut.À l'appui d'une analyse de discours de matériaux divers (archives, presse et autres genres de discours tenus publiquement, entretiens semi-directifs), la thèse retrace le fil de ces controverses et, chemin faisant, explore les différentes manières dont peut se dire - ou non - le sens que l'on donne à l'enseignement de l'histoire.