Thèse soutenue

Une expérience genrée des espaces du quotidien à l'adolescence : le cas des filles et des garçons de 4ème dans le Calvados et la Manche

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Gilles
Direction : Patrice Caro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 04/12/2018
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Caen ; 2017-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Espaces et Sociétés (Rennes ; Angers ; Caen ; Le Mans ; Nantes ; 1996-....)
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier David
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Caro, Joël Zaffran, Magali Hardouin, Jean-François Thémines, Mélanie Gambino
Rapporteurs / Rapporteuses : Joël Zaffran

Résumé

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L’âge de l’adolescence est celui de l’expérience quotidienne d’un espace de vie à soi tout en flirtant avec le monde. Dans une société où la division du rôle des sexes est encore prégnante, où les lieux sont des supports de maîtrise masculine de l’espace, comment appréhender la mise en configuration de l’espace par l’adolescent.e à l’épreuve du genre ? L’expérience sociale et spatiale de soi, des autres, de la relation aux lieux est constitutive de l’adolescence. Cette expérience questionne alors le rôle du genre et de l’espace dans la construction identitaire. Dans quelle mesure ces deux concepts, genre et espace du quotidien, se combinent-ils dans la construction identitaire de l’adolescent.e ? Si le genre est une catégorie structurante de l’expérience spatiale, comment les lieux en tant que condition de l’expérience humaine agissent-ils sur les attributs de genre ? Pour répondre à ces questions, il s’agit d’observer les rapports des adolescent.e.s à leurs lieux de vie à la fois en termes de pratiques (espace de vie), de représentations (espaces vécus) et de genre. Cet âge de vie n’est-il pas constitué d’expériences de rapport au monde, c’est-à-dire d’élargissement du territoire de vie et des temporalités à travers des expérimentations faites d’appropriation, de cheminement, de contournement et d’évitement en quête d’autonomie sociale et spatiale ? Notre terrain d’étude porte sur les lieux de vie de collégien.ne.s en classe de 4ème dans sept établissements scolaires du Calvados et de la Manche aux contextes géographiques différents (urbain, périurbain, rural). Cette approche suppose une analyse multiscalaire des pratiques routinières dans les espaces de vie (domicile, lieux de loisirs, école) par des méthodes combinées d’enquêtes quantitative et qualitative, de séances d’observation et de productions graphiques de la part des adolescent.e.s eux-mêmes. Se pose alors la question des mobilités des jeunes car expérimenter les lieux c’est territorialiser son rapport au monde. Les effets de lieu (urbain, périurbain, rural) participent à la construction identitaire d’un territoire. Et réciproquement : l’adolescent.e agit sur l’espace, en ce sens, il ou elle expérimente l’espace.