L'ordolibéralisme (1932-1950) : une économie politique du pouvoir
Auteur / Autrice : | Raphaël Fevre |
Direction : | Jérôme Lallement, Roberto Baranzini |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 17/10/2017 |
Etablissement(s) : | Paris 1 en cotutelle avec Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Économie (Paris ; 2004-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....) |
Laboratoire : Centre d'économie de la Sorbonne (Paris ; 2006-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Cadot |
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Lallement, Roberto Baranzini, Harro Maas, Patricia Commun, Emmanuel Picavet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Richard Aréna, Lisa Herzog |
Résumé
Cette thèse propose une histoire intellectuelle de l’ordolibéralisme (1932-1950), centrée sur les travaux de Walter Eucken et Wilhelm Röpke, incluant également des références à Franz Böhm, Alexander Rüstow, Leonhard Miksch et Friedrich Lutz. Il s’agit de répondre à la question suivante : comment expliquer que la pensée ordolibérale ait eu les ressources intellectuelles pour peser sur la reconstruction allemande de l’après-guerre Seconde Guerre mondiale ? Répondre à cette interrogation exige, dans un premier temps, de définir clairement ce qu’est l’ordolibéralisme dans son contexte discursif d’apparition. La thèse établit d’abord que l’ordolibéralisme, dans ses composantes épistémologique (Chap. 1), théorique (Chap. 2), idéologique (Chap. 3) ou politique (Chap. 4), peut être défini comme une économie politique du pouvoir : c’est-à-dire une forme de savoir économique, plutôt qu’une sous variété de (néo)libéralisme. L’objectif premier de cette économie politique est de conduire une analyse des sources, des manifestations et des conséquences du pouvoir dans la sphère sociale. Dans un deuxième temps, la thèse montre en quoi cette identité a pu jouer positivement dans la fondation d’une rationalité politique dans les années d’après-guerre en Allemagne de l’Ouest (Chap. 5), et négativement comme rempart aux programmes concurrents, et en particulier face à celui de John Maynard Keynes (Chap. 6). En définitive, la thèse interroge le discours ordolibéral dans sa capacité à servir de référence à des politiques économiques allemandes, puis européennes : une pérennité accompagnée d’une profonde transformation d’une économie politique du pouvoir initial à la forme contemporaine de l’orthodoxie ordolibérale.