Thèse soutenue

Facteurs pronostiques et thérapeutiques après traitement chirurgical de l'adénocarcinome du pancréas céphalique

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Auteur / Autrice : Jean Lubrano
Direction : Guy Launoy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique, innovation technologique, sante publique
Date : Soutenance le 18/12/2017
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Laboratoire : Unité de recherche interdisciplinaire pour la prévention et le traitement des cancers (Caen ; 2017-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Sauvanet
Examinateurs / Examinatrices : Guy Launoy, David Fuks, Valérie Bridoux
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Sauvanet, David Fuks

Mots clés

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Résumé

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Le 17 novembre 2016 a eu lieu la 3ème journée mondiale de lutte contre le cancer du pancréas.Cette prise en considération tardive rend compte de la dualité entre une incidence faible et un pronostic redoutable. Sa réputation de cancer rapidement mortel est attestée par un ratio incidence/mortalité proche de 1. Au 10ème rang en termes de localisations de cancers, il se hisse au 4ème rang en termes de mortalité par cancer et devrait devenir, en 2020, la 2ème cause de décès par cancer devant le cancer du côlon et juste après le cancer du poumon. Le taux de survie à 5 ans, tous stades confondus, est de 5% aux USA et en Europe.L’adénocarcinome canalaire pancréatique représente la tumeur la plus fréquente (80% des tumeurs pancréatiques exocrines). Sa localisation dans la glande pancréatique est céphalique dans 2/3 des cas.A ce jour, le traitement chirurgical reste le seul traitement potentiellement curatif. Celui-ci ne s’adresse qu’à une faible proportion de patients. En effet, seul 20% des patients présentant un adénocarcinome pancréatique céphalique sont effectivement résécables permettant d’obtenir un taux de survie globale à 5 ans d'environ 10 à 20% si la résection est suivie de chimiothérapie adjuvante ou non. Ces résultats modestes sont en outre à pondérer par la morbi-mortalité des résections pancréatiques céphaliques. Dans la série de l’Association Française de Chirurgie, reprenant les résections pancréatiques céphaliques réalisées en France entre 2004 et 2010, la mortalité était de 3,8% et la morbidité de 54%. Parmi les complications post-opératoires, la fistule pancréatique représente la principale complication en termes de mortalité (15 à 25%), génératrice de coût important dans les soins et d’une augmentation significative de la durée de séjour. La fistule pancréatique demeure la pierre angulaire de l’amélioration du pronostic des patients.L’objectif de ce travail sur l’adénocarcinome canalaire pancréatique céphalique traité chirurgicalement était d’analyser certains facteurs influençant la morbi-mortalité au trois temps de sa prise en charge :- Avant l’intervention, avec l’étude d’un facteur pronostic préopératoire, sur une cohorte de patients, pouvant influencer la survenue d’une fistule pancréatique et la mortalité- Pendant l’intervention, avec la réalisation d’une méta-analyse sur le type de reconstruction pancréatique et son influence sur la survenue d’une fistule pancréatique- Après l’intervention, avec l’étude de l’influence de la survenue d’une complication sévère sur la survie et la survie sans récidive.Au cours de cette thèse nous avons vu, que la réduction du taux de fistule pancréatique, par le seul biais de techniques peropératoires semble difficilement réalisable au regard de la multiplicité des techniques et de la difficulté à réaliser des études randomisées contrôlées méthodologiquement satisfaisantes. En revanche, la recherche des facteurs liés aux patients, prédisposant à la survenue d’une fistule pancréatique semble l’approche à privilégier. Ceci est d’autant plus primordial dès lors que nous avons mis en évidence un lien entre la survenue d’une complication sévère et la survie ou la récidive chez les patients réséqués. Ce travail souligne l’importance d’être capable d’identifier, dès la consultation, les patients à haut risque de complications sévères et de fistule post-opératoire d’une part, pour sélectionner les bons candidats à la chirurgie et d’autre part, pour être capable de leur apporter une information franche et loyale indispensable éthiquement au consentement éclairé.