Déterminants biotiques d'une interaction durable lâche : interactions entre un microprédateur hématophage, son hôte oiseau et les communautés d'acariens du fumier
Auteur / Autrice : | Marine El Adouzi |
Direction : | Olivier Bonato, Lise Roy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie des populations et ecologie |
Date : | Soutenance le 09/11/2017 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Territoires, Temps, Sociétés et Développement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (Montpellier) |
Jury : | Président / Présidente : Bertrand Schatz |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Dormont, Paul-André Calatayud, Karen D. McCoy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Stéphane Tixier, Anne Le Ralec |
Résumé
Le pou rouge Dermanyssus gallinae est un acarien d’importance sanitaire et économique majeure en élevage de poules pondeuses partout dans le monde mais paradoxalement le fonctionnement de son écosystème a été relativement peu étudié. Hématophage strict, D. gallinae n’est pas un parasite typique, il entretient une relation lâche mais obligatoire avec son hôte. Confiné dans l’environnement proche de son hôte (nids, fientes sèches, litière, fumier, . . .) D. gallinae est fortement soumis aux interactions avec les autres organismes qui peuplent ces microhabitats. Ce travail a pour objectif d’apporter des éléments pertinents de caractérisation de cet écosystème singulier mal connu pour, au delà de la production de connaissance, alimenter une réflexion sur le développement de stratégies de gestion intégrée innovantes afin de s’affranchir de la stricte lutte chimique qui reste à l’heure actuelle le moyen de luttele plus largement utilisé. L’étude des interactions chimiques entre le pou rouge et son hôte a permis de mieux identifier les sources de stimulus et mieux comprendre les réponses de D. gallinae aux odeurs de poule ainsi que de déterminer dans quelle mesure il était possible d’interférer entre l’hôte et son microprédateur au moment de l’étape de repérage. La caractérisation de la structure des communautés d’arthropodes partageant les mêmes microhabitats que le pou rouge a montré que D. gallinae côtoyait plusieurs espèces d’acariens et insectes prédateurs d’arthropodes qui sont potentiellement ses ennemis naturels. Il a également été mis en évidence que le bâtiment d’élevage constituait une unité propre en termes de composition et de structure des communautés d’arthropodes. Les différences significatives de fréquence et d’occurrencedes différentes espèces prédatrices entre bâtiments, ainsi que leur capacitéde propagation depuis l’environnement extérieur constituent des indicateurs prometteurs pour le développement de la lutte biologique par conservation contre le pou rouge. Des questions transversales quant aux effets croisés, synergiques ou antagonistes, entre la manipulation des odeurs de l’hôte et la mise à contribution des processus écologiques impliquant les arthropodes non hématophages sont posées en vue d’une démarche intégrant ces outils ainsi que les autres moyens de contrôle disponibles dans un contexte de protection biologique intégrée du pou rouge.