Thèse soutenue

La fabrique médiatique de l'événement au XIXe siècle : Jules Vallès, écrire et faire l'histoire (1857-1870)

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Auteur / Autrice : Céline Léger
Direction : Jean-Marie RoulinCorinne Perrin-Saminadayar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française du XIXe siècle
Date : Soutenance le 12/10/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut d'Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (Lyon ; 2016-....)
Etablissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Marie-Françoise Melmoux-Montaubin
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Marie Roulin, Corinne Perrin-Saminadayar, Denis Pernot, Marie-Ève Thérenty
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, Denis Pernot

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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L’œuvre de Jules Vallès s’inscrit de manière exemplaire au confluent de l’histoire, de la presse et de la littérature. Elle entretient une proximité étroite avec les bouleversements de son temps. Elle apparaît donc comme un point d’optique idéal pour analyser l’écriture de l’événement. Or, en dehors de la Commune, l’événement en tant que tel reste un impensé dans la critique vallésienne. Entre 1857 et 1870, c’est-à-dire sous le Second Empire, qu’est-ce qu’un événement au sens fort du terme pour Vallès ? Bien au-delà des grandes dates communément admises, en quoi sa vision de ce qui fait ou ne fait pas événement le conduit à reconfigurer l’histoire de son époque ? Dans une optique assumée de démystification, le « grand événement » et le « fait notable » sont d’abord envisagés comme des artefacts culturels, repoussés mais aussi en partie reproduits par l’écriture vallésienne. Pourtant, loin de n’être qu’une construction artificielle – un leurre historique, littéraire et/ou médiatique – l’événement peut être un bouleversement effectif et concret. Il se définit alors par un impact destructeur, sa force créatrice au cœur du quotidien ou encore une virulence féconde qui serait l’apanage du langage. Ainsi, Vallès interroge l’ambiguïté qui caractérise la violence de son temps, selon que ses contemporains la subissent, y réagissent ou la réinvestissent par des moyens verbaux et artistiques. Mais les événements s’avèrent plus encore un outil métonymique au service d’une méthode heuristique qui explore avec efficacité l’histoire du XIXe siècle. (Re)vécus personnellement, ils structurent un autoportrait de l’écrivain-journaliste en clair-obscur. Ils permettent au reporter de témoigner sur le présent auprès du lecteur, résolument engagé dans les expériences restituées. Enfin, ils révèlent par induction une société difficile et injuste : se construit une histoire militante, qui déplace et subvertit les hiérarchies courantes, explique et remet en question les structures admises.