Evaluation de la contribution des maladies musculosquelettiques au handicap en France à partir de l'enquête Handicap-santé
Auteur / Autrice : | Clémence Cambon-Palazzo |
Direction : | Serge Poiraudeau, Philippe Ravaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Santé publique, Epidémiologie, Sciences de l'information biomédicale |
Date : | Soutenance en 2016 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Résumé
Introduction : Des données nationales représentatives sont nécessaires pour aider à la décision des politiques de santé publique dans le domaine du handicap. Objectif : L'objectif de ce travail était d'évaluer la contribution des maladies musculosquelettiques (MS) au handicap en France 1) en comparant les handicaps attribuables aux maladies MS à ceux attribuables à d'autres maladies chroniques, 2) en évaluant les handicaps rencontrés dans les différentes maladies MS. Méthodes : Nous avons utilisé les données recueillies auprès de 29 931 individus ayant répondu à l'enquête Handicap-Santé volet ménage (HSM) en 2008-2009 dont un système de pondération complexe permettait d'obtenir des résultats représentatifs de la population française non institutionnalisée. Le diagnostic des maladies et les handicaps étaient auto-déclarés. Dans la première partie, nous avons considéré trois catégories de handicap : le handicap fonctionnel_ défini comme au moins 1 limitation d'activité de la vie quotidienne (AVQ), le handicap sévère_ défini comme l'impossibilité à faire seul au moins 1 AVQ, et le handicap ressenti_ défini comme le sentiment d'être handicapé. Dans la deuxième partie, nous avons utilisé les catégories de handicap rapportées dans le core set de la Classification Internationale du Fonctionnement, du Handicap et de la Santé spécifique des maladies MS. Afin de tenir compte des comorbidités, la contribution des maladies au handicap était évaluée par la fraction attribuable moyenne (FAM), qui s'interprète comme la proportion de handicap qui pourrait être évitée si la maladie en question était éliminée dans la population étudiée. Résultats: Les maladies neurologiques, MS, cardiovasculaires avaient la plus grande contribution au handicap en France. Les maladies neurologiques et MS contribuaient le plus au handicap fonctionnel (FAM 17. 4% et 16. 4%, respectivement). Les maladies neurologiques avaient la contribution la plus importante au handicap sévère (FAM 31. 0%). Les maladies MS et les troubles sensoriels avaient l'impact le plus important sur le handicap ressenti (FAM 15. 4% et 12. 3%). Les maladies psychiatriques avaient un impact majeur chez les 18-40 ans quelle que soit la catégorie de handicap considérée (FAMs 23. 8%-40. 3%). Les maladies cardiovasculaires faisaient aussi partie des 4 premières causes de handicap (FAMs 8. 5%-11. 1%). Au total, 27. 7% de la population (17. 3 millions de personnes) (IC 95%: 26. 9-28. 4%) déclaraient avoir au moins une maladie MS. La lombalgie (12. 5%, 12. 1-13. 1%) et l'arthrose (12. 3%, 11. 8-12. 7%) avaient la prévalence la plus élevée. L'arthrose avait la contribution la plus importante aux limitations d'activités (FAM 22% des difficultés à la marche, 18. 6% des difficultés à porter des charges, 12. 8% des difficultés pour s'habiller), et contribuait également au besoin d'aide humaine (9. 2% des aides familiales et 11. 8% des aides professionnelles) et financières (8. 9% des aides sociales). Les douleurs du rachis (lombalgie et cervicalgie) contribuaient le plus à la nécessité de changement de travail (FAM 13% pour la cervicalgie et,11. 5% pour la lombalgie). Conclusion: Les résultats de ce travail dressent un panorama des handicaps attribuables aux maladies chroniques et aux maladies MS en France. Ils devraient convaincre les décideurs de santé d'allouer d'avantage de moyens pour lutter contre les maladies MS et leurs conséquences afin d'améliorer l'état de santé de la population française.