Thèse soutenue

Stratégies d'adaptation des systèmes d'élevage ovins et modes d'utilisation des parcours en Tunisie Centrale

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Auteur / Autrice : Tasnim Jemaa
Direction : Taha Najar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : EFSA - Écologie Fonctionnelle et Sciences Agronomiques
Date : Soutenance le 14/12/2016
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : GAIA (Montpellier ; École Doctorale ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Système d'élevage méditerranéens et tropicaux - SELMET - Montpellier SupAgro, dir-selmetcirad.fr
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Johann Huguenin, Johann Huguenin, Johann Huguenin
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles-Henri Moulin, François Bocquier

Mots clés

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Résumé

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Le développement de l’agriculture en Tunisie Centrale a favorisé l’expansion des cultures au détriment des terres de parcours et du secteur de l’élevage. L’arboriculture surtout d’oliviers, s’est développée grâce à la privatisation des terres collectives. En conséquence, il y a une régression de la superficie des parcours steppiques qui a été amplifié par très forte augmentation démographique dans les années 1970-90. En revanche, le cheptel national a connu une importante croissance, bien que pour la majorité des troupeaux, la végétation pastorale couvre à peine 20 % des besoins alimentaire des animaux. Ce taux a chuté de façon très importante et de façon continue depuis 1995. Cette évolution induit une double problématique de vulnérabilité de la majorité des élevages : la dépendance à la disponibilité et prix des aliments concentrés ; les aléas météorologiques dont dépend les différentes sources de pâtures. Notre questionnement généralement porte sur la diversité des voies d’adaptations à ces facteurs de transition et les différences de vulnérabilité selon les choix d’adaptation des éleveurs. Nos travaux confirment que la chute de la couverture alimentaire par la végétation des parcours est de l’ordre de 80 % en 6 ans. Cette contribution des parcours à l’alimentation des parcours repose essentiellement sur les parcours améliorés, qui représentent 75 % de la superficie des parcours collectifs et domaniaux. La gestion par les services de l’Etat de l’accès à ces parcours permet une utilisation saisonnière, évitant des charges trop importantes. Cette régulation, imposée au travers du paiement d’un droit d’accès et d’un contrôle par des agents de l’Etat présents sur le terrain, semble plutôt bien fonctionner, d’un point de vue préservation de la ressource.Les parcours naturels (non gérés par les services de l’Etat) sont quant à eux très peu fréquentés. Cette très faible utilisation est le reflet de décisions individuelles des éleveurs face à l’état de ces parcours. Le passage d’un système pastoral à un système agropastoral, voir à territoire essentiellement de cultures s’avère une réalité, dans le cadre d’une transition de quelques décennies. Nos travaux permettent d’estimer que les concentrés constituent de 13 à 24 % de la matière sèche ingérée par les brebis, selon les 3 types d’élevage naisseurs. Le reste de l’ingéré correspond à des fourrages, distribués : foin, cactus… ; ou pâturés : chaumes de céréales, céréales sinistrées, déprimage, repousses ou végétation des parcours. Un système agriculture-élevage émerge nettement qui produit 3 agneaux par brebis en deux ans. Nos études sur l’identification des différentes formes d’adaptation, révèlent des pistes pour trouver des voies alternatives de gestion des parcours aptes à maintenir le renouvellement des ressources pastorales et de créer des nouvelles stratégies agropastorales.