Thèse soutenue

Des constructions de "speechlessness" : une étude comparative Allemagne-France sur les rapports sociaux langagiers de pouvoir dans le domaine de l'éducation de la petite enfance

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Auteur / Autrice : Nathalie saskia Thomauske
Direction : Nacira Guénif SouilamasIsabell Deihm
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 14/09/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche interuniversitaire Expérience, ressources culturelles, éducation (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Isabell Deihm, Jean-Paul Payet, Argyro Panagiotopoulou, Birgit LUTJE-KLOSE
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Payet, Argyro Panagiotopoulou

Résumé

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L'Allemagne et la France se trouvent en matière d’immigration face à des défis semblables. Les deux pays sont des États-nations dans lesquels la société majoritaire est convaincue que le peuple doit être unifié à travers une langue commune. Cette conception d'État est pourtant fortement contestée par des personnes plurilingues (of Color). L’objectif de la thèse est d’analyser comment la discrimination des enfants plurilingues est construite et légitimée au quotidien dans le domaine de l'éducation de la petite enfance.À cette fin, des entretiens collectifs avec des enseignant-e-s et des parents ont été menés et ont été analysés suivant une approche constructiviste de la « grounded theory ». Les résultats montrent, entre autres, que les enseignant-e-s ne savent pas comment se comporter avec des enfants qui ne parlent pas la langue cible ou se sentent incertain-e-s face à ces enfants. La plupart d’entre elles / eux réagissent face à cette situation en exigeant des enfants de s’adapter et d'apprendre la langue cible par leurs propres moyens à travers une submersion dans cette langue. Les langues «Autres» des enfants et de leurs parents sont relégués au contexte privé et leurs locutrices / locuteurs sont réduit-e-s au silence dans le cadre de l’école maternelle. De cette façon le capital symbolique des enfants parlant une langue « Autre » est exclu de l’institution préscolaire, ce qui contribue à une restriction de leur participation égalitaire aux processus de l'éducation. D'autres enseignant-e-s critiquent ces politiques linguistiques de facto et décrivent en revanche comment ils contribuent à aider les enfants à s’exprimer dans leur(s) langue(s) préférée(s).