Thèse soutenue

Mythification, recontextualisation et maintien des relations d’affaires internationales : L’analyse processuelle et interprétative des relations d’affaires d’une PME française dans 4 contextes culturels différents

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Auteur / Autrice : Eléonore Mandel
Direction : Sylvie ChevrierMary-Yoko Brannen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 15/06/2015
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche en gestion (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Philippe Véry
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Chevrier, Jean-Pierre Segal
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Romani, Hervé Dumez

Résumé

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Ce projet de recherche décrit, analyse et propose une interprétation du processus par lequel les PME maintiennent leurs relations d'affaires dans des contextes culturels différents. La littérature en marketing sur la relation B-to-B part du postulat que les relations d'affaires durables améliorent la performance, offrent aux partenaires des niveaux de satisfaction plus élevés et un avantage concurrentiel sur le marché national et les marchés internationaux. Il a été démontré que le maintien d'une relation d'affaires requiert que les entreprises développent, selon un cycle de vie séquentiel, confiance, engagement et valeur de la relation. En contexte international, il faut surmonter des difficultés supplémentaires : gérer les importantes distances géographiques et faire face aux « frictions » inhérentes à la communication interculturelle, aux différentes échelles de valeurs et de comportements. Cette thèse se concentre sur le processus de maintien des relations d'affaires internationales dans les PME, qui est le type d'entreprise considéré comme le moins à même de surmonter les obstacles de l'internationalisation. La méthodologie choisie associe une approche longitudinale rétrospective et en temps réel afin de comparer et mettre en perspective quatre relations d'affaires internationales durables : une ethnographie focale – entre un fabricant Français et son distributeur Japonais - et trois études de cas – entre l'entreprise française centrale et un distributeur respectivement Sud-Coréen, Néerlandais et Belge. Ce travail décrypte la complexité du processus de maintien des relations d'affaires internationales à travers l'analyse et l'articulation de trois perspectives : la narration du cycle de vie de la relation reconstruit et objectivé, le processus de communication au cours de de la relation et le processus culturel de « sensemaking » des incidents critiques et événements saillants. Mobilisant l'approche interprétative, la thèse montre que les relations d'affaires internationales peuvent se maintenir bien que les expériences et les perspectives des acteurs sur leurs interactions soient différentes de part et d'autre de la relation. La communication interculturelle est le vecteur des représentations « recontextualisées » des partenaires i.e : modelées par les univers de sens inhérents aux contextes de perception distincts dans chaque relation dyadique. En dépit de recontextualisations asymétriques, les partenaires peuvent développer des attitudes compatibles d'engagement et de confiance l'un envers l'autre. Ce travail met plus particulièrement en lumière le rôle que jouent les visions mythifiées de la relation d'affaires - les représentations constamment élaborées, réinterprétées et recontextualisées de certains aspects de la relation, qui sont ainsi favorablement ou défavorablement déformés. Il apporte une contribution à la littérature en proposant un modèle du processus de maintien de la relation d'affaires internationale. Il suggère que les concepts d'engagement et de confiance méritent davantage d'attention en associant des approches processuelles, interprétatives, et psychologiques.