Thèse soutenue

Création du monde et arts d’écrire dans la philosophie juive médiévale (Xe-XVe siècles)

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Auteur / Autrice : David Lemler
Direction : Judith Olszowy-SchlangerPaul Clavier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 26/11/2015
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle (Paris)
Jury : Président / Présidente : Olivier Boulnois
Examinateurs / Examinatrices : Judith Olszowy-Schlanger, Paul Clavier, Olivier Boulnois, Rémi Brague, Warren Harvey, Jean-Pierre Rothschild
Rapporteurs / Rapporteuses : Rémi Brague, Warren Harvey

Résumé

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Les philosophes juifs du Moyen Âge emploient des stratégies d’écriture ésotériques pour traiter certains problèmes d’importance capitale. L’opposition de la « thèse religieuse » de la création du monde et de la « thèse philosophique » de son éternité en est l’exemple type. Ces « arts d’écrire » ont été généralement considérés, depuis les travaux de Leo Strauss, comme des moyens de dissimuler une opinion hétérodoxe, en vue de se prémunir contre la persécution politique. Nous nous engageons à comprendre cet « ésotérisme », non pas comme un stratagème politique, mais comme la conséquence proprement philosophique d’une difficulté intrinsèque à certains problèmes qui mettent en défaut les capacités expressives du langage, comme en l’occurrence la tentative d’énoncer l’origine radicale de toute chose. À partir de cette hypothèse, nous abordons le traitement de la création du monde chez des philosophes juifs actifs entre le Xe et le XVe siècles, qui soutiennent chacun une thèse différente sur la question (Saadia Gaon, Abraham Ibn Ezra, Maïmonide, Isaac Albalag, Gersonide et Ḥasday Crescas). Nous montrons comment la perspective doxographique, visant à identifier la « véritable thèse » de chaque auteur, n’est pas appropriée eu égard à de tels écrits ésotériques et nous efforçons de mettre en lumière, à travers eux, un style original du philosopher qui s’invente dans le moment médiéval de la rencontre de la philosophie et de la « révélation ».