Thèse soutenue

Une critique aš‘arite post-rušdienne de la cosmologie d’Avicenne : traduction et commentaire de la Quintessence des Intellects d’Abū al-Haǧǧāǧ al-Miklātī (m.1229)

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Auteur / Autrice : Yamina Adouhane
Direction : Marwan Rashed
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 12/12/2015
Etablissement(s) : Paris, Ecole normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, Arts, Sciences humaines et sociales (Paris ; 2010-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéologie et philologie d'Orient et d'Occident (Paris)
Laboratoire : Archéologie et Philologie d’Orient et d’Occident

Résumé

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Cette thèse contient un commentaire et une traduction complète d’un ouvrage polémique peu connu intitulé "La Quintessence des intellects en vue de réfuter les philosophes en matière de science des fondements (Lubāb al-‘uqūl fī al-radd ‘alā al-falāsifa fī ‘ilm al-uṣūl)". L’auteur, Abū al-Ḥaǧǧāǧ al-Miklātī, est un théologien aš‘arite de la deuxième moitié du XIIème siècle et du premier tiers du XIIIème, qui évolue entre le Maroc actuel et l’Andalousie musulmane. Il se situe à un moment clé de l’histoire de la pensée andalouse : celui de la condamnation de la philosophie en général et de celle d’Averroès en particulier. Par les usages variés qu’il fait de l’oeuvre rušdienne, al-Miklātī est un témoin rare à la fois de la réception d’Averroès par ses coreligionnaires et de ce que pouvait être l’opposition théologique que combattait Ibn Rušd. La cible principale de sa réfutation n’est toutefois pas le Cordouan mais bien Avicenne, incarnation à cette période de la falsafa. Al-Miklātī est par là pleinement l’héritier de l’aš‘arisme post-avicennien et l’influence d’al-Ğuwaynī, d’al-Ġazālī et d’al-Šahrastānī est manifeste. Pour mener à bien sa réfutation, al-Miklātī n’hésite pas à se servir d’Averroès, autre grand critique – bien que pour des raisons opposées – du philosophe persan. C’est ainsi que l’auteur de la Quintessence des Intellects reprend la présentation du système avicennien qu’il trouve dans le traité d’Averroès Sur le Premier Moteur, perdu aujourd’hui, nous offrant par là deux passages cruciaux pour la compréhension de la controverse qui opposa ce dernier à Avicenne concernant la preuve de l’existence de Dieu.