Thèse soutenue

Le choc pétrolier, nouvelle impulsion ou ralentissant pour la politique énergétique commune? Les politiques énergétiques de la Communauté européenne autour le premier choc pétrolier.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Marloes Beers
Direction : Gérard Bossuat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire - Cergy
Date : Soutenance le 08/01/2015
Etablissement(s) : Cergy-Pontoise
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science politique (Cergy, Val d'Oise))
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Civilisations et identités culturelles comparées des sociétés européennes et occidentales (Cergy-Pontoise, Val-d'Oise)
Jury : Président / Présidente : Alain Beltran
Examinateurs / Examinatrices : Éric Bussière
Rapporteurs / Rapporteuses : Duco Hellema

Résumé

FR  |  
EN

RésuméCette thèse a pour but de contribuer à l'histoire des communautés européennes et à la compréhension du processus de prise de décision au sein de cette coopération. Elle a pour objectif de clarifier l'importance du choc pétrolier pour la coopération européenne. Plus particulièrement, elle vise à comprendre quels effets immédiats et à court terme cette crise eut sur le développement d'une politique énergétique commune : La crise pétrolière fut-elle un levier ou une barrière au développement d'une politique énergétique commune? D'un côté, il se peut que le choc pétrolier ait accéléré le processus de prise de décision parce qu'il créa une urgence à traiter les problèmes d'approvisionnement du moment et à changer la dépendance européenne envers le pétrole du Moyen-Orient sur le long terme. D'un autre côté, il se peut que le choc pétrolier ait ralenti l'évolution d'une politique énergétique commune en intensifiant une confrontation entre les perspectives divergentes des Neuf, bloquant ainsi tout compromis. Dans ce contexte, des questions se posent quant aux raisons pour lesquelles les états membres recherchaient une coopération dans le domaine énergétique sans chercher de compromis au niveau de leurs intérêts divergents.Cette thèse a donné un aperçu sur différents aspects du processus de prise de décision dans les communautés européennes. La Commission européenne apparait dans cette recherche comme intervenant activement dans le développement d'une politique énergétique commune après la fusion de l'exécutif des communautés en 1967. L'échec de consensus en mai 1973 prouve toutefois que le besoin d'une coopération énergétique commune des gouvernements nationaux ait été moins fort que les différences d'intérêt mutuelles. En outre, on peut en conclure que les Neuf jugèrent l'OCDE comme un organisme plus approprié pour faire face aux tensions du moment du marché pétrolier.Après le début du choc pétrolier la coopération au niveau supranational fut considérablement minimisée. Il est certain que la Commission ne resta pas apathique face aux problèmes pétroliers lors du choc pétrolier. L'institution réagit vivement aux déclarations des pays producteurs de pétrole par des propositions de juridiction sur une politique pétrolière à court terme et des lettres insistant sur une position commune face aux problèmes d'approvisionnement en pétrole. Au sein de la Commission plusieurs comités et groupes furent créés, ou se rencontrèrent plus fréquemment, et se concentrèrent sur différents aspects du choc pétrolier.Le choc pétrolier ne fut pas un accélérateur du traitement des juridictions au niveau commun. Toutefois, il y a quelques remarques à faire. Il convient de mentionner que le Groupe de l'énergie du Conseil permit, curieusement, un forum pour la discussion d'actions communes possibles pour traiter les problèmes pétroliers du moment. En outre, la création du Comité de l'énergie signifiait un changement important dans le processus européen de prise décision. Troisièmement, l'OCDE a eu un rôle plus important que constaté avant en tant qu'acteur important du processus de prise de décision européen au niveau de l'énergie.Lors du choc pétrolier il ne fut pas donné à la Commission européenne de rôle d'élaboration de politique concernant les problèmes pétroliers du moment. Dans une première phase, le Conseil refusa ce rôle à la Commission à cause des mesures arabes sur les réductions de production et par crainte d'aggraver la situation. Mais même si cet argument n'était plus valable, les propositions pour des politiques à court termes de la Commission ne furent pas acceptées. Par contre, à cette époque, il fut confié à la Commission la tâche d'élaborer un programme à moyen et long terme pour une politique énergétique commune jusqu'en 1985. À cet égard, le choc pétrolier semble avoir été le catalyseur d'une politique énergétique commune.