Thèse soutenue

Pratiques, prédateurs, proies, pullulations de campagnols prairiaux et biodiversité

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Auteur / Autrice : Guillaume Halliez
Direction : Patrick Giraudoux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de l'environnement
Date : Soutenance le 05/11/2015
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnements, Santé (Dijon ; Besançon ; 2012-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire chrono-environnement (Besançon) - Laboratoire Chrono-environnement / LCE
Jury : Président / Présidente : Xavier Lambin
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Giraudoux, Xavier Lambin, Marie-Lazarine Poulle, Claude Fischer, François Renault, Bertrand Gauffre
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Lambin, Marie-Lazarine Poulle

Résumé

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Dans le contexte des grands bouleversements socio-économiques, technologiques et environnementaux des révolutions agricoles, les zones de montagnes sont souvent considérées comme favorables à la biodiversité et à des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement. Pourtant, ces territoires subissent une pression anthropique réelle via l'agriculture ou la sylviculture menant à une des questions fondamentales du siècle à venir sur l'altération des ressources naturelles pas les activités anthropiques. Ces nouveaux systèmes agricoles ont entraîné l'émergence ou l'augmentation d'abondance d'espèces devenues des pestes agricoles. En raison des pertes de productions alimentaires, de la lutte chimique et des dégâts sur la faune non-cible, des réservoirs de zoonoses qu’ils représentent ou comme maillon essentiel des réseaux trophiques, les micro-mammifères et leurs pullulations représentent un domaine d’étude de première importance en écologie. Les politiques agricoles qui ont mené à une spécialisation des pratiques agricoles vers la production herbagère ont contribué à favoriser l’apparition des pullulations de campagnols prairiaux (campagnol terrestre et campagnol des champs) via l’augmentation de la production végétale et une homogénéisation du paysage agricole dans le Massif Jurassien et le Massif Central. Tandis que certains prédateurs comme les petits mustélidés se spécialisent dans la consommation de ces micro-mammifères. D’autres prédateurs, considérés comme généralistes, présentent une réponse fonctionnelle alimentaire en adaptant leur alimentation à la disponibilité de la ressource. Cette réponse fonctionnelle peut être à l’origine d’un report de prédation sur des proies alternatives aux micro-mammifères. Parmi toutes ces espèces, la petite faune chassable et patrimoniale représente à l’heure actuelle des enjeux de gestion et de conservation marqués.Cette thèse a pour but de comparer deux zones géographiques (vallée alpine de la Haute-Romanche et Massif Jurassien) présentant un degré a priori différent de connaissances sur les systèmes de pullulations de campagnols prairiaux. Nous avons, au travers de ce travail, comparé le phénomène de pullulation observé en Haute-Romanche avec les connaissances actuelles du Massif Jurassien. Nous avons également, par l’analyse de données de monitoring à long terme et la mise en place d’expérimentations de terrain, essayé d’apporter des informations quant aux relations entre proies et prédateurs dans un système de pullulation de campagnol prairiaux en milieu tempéré. L’objectif est de tenter une comparaison tant que faire se peut entre les deux zones géographiques pour améliorer la gestion de ces écosystèmes.Notre premier travail fut d’analyser les données récoltées entre 1998 et 2010 pour caractériser le fonctionnement spatio-temporel du campagnol terrestre en Haute-Romanche. Nous avons également confronté ces données à l’histoire agricole de la vallée entre 1810 et 2003 à l’échelle parcellaire. Dans un premier temps, nous avons constaté que le scénario historique agricole était similaire entre cette vallée de la Haute-Romanche et d’autres zones montagnardes européennes, avec une spécialisation sur la production herbagère et comme effet direct la disparition virtuelle des zones labourées, le cantonnement des zones de fauches dans les fonds de vallée et l’extension des zones de pâtures au reste des zones exploitées pour l’agriculture. En se basant sur ces données, nous avons pu mettre en évidence un lien corrélatif à l’échelle parcellaire entre l’occupation du sol actuelle et l’intensité de la pullulation du campagnol terrestre. Les zones pâturées ont présenté une amplitude de l’abondance en campagnol terrestre moins importante que les zones fauchées. L’occupation agricole actuelle étant directement dépendant de l’histoire agricole de la vallée, il apparaît vraisemblable que la spécialisation agricole vers la production herbagère dans cette vallée est, comme dans le Jura, à l’origine