Thèse soutenue

Rusticus Romanus : recherches sur les représentations du paysan dans la littérature latine républicaine

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Auteur / Autrice : Maëlys Blandenet
Direction : Michèle Ducos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines
Date : Soutenance le 20/09/2014
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (Paris, France)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Thomas
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Briquel, Sabine Luciani

Résumé

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Ce travail porte sur les représentations des campagnards et des paysans dans les mentalités des Romains de l’époque républicaine, en se fondant sur l’étude de textes littéraires. Dans l’ensemble des œuvres latines de Plaute à Virgile, les ruraux donnent lieu à des images multiples et contradictoires, passant tantôt pour des rustres ridicules, tantôt pour des citoyens modèles. Nous montrons comment, malgré une telle diversité, ces représentations engagent une vision d’ensemble cohérente, liée à différentes conceptions de l’identité romaine. Une étude préalable du champ lexicographique couvrant les différentes dénominations de l’habitant des campagnes et une mise au point historiographique soulignent la place essentielle qu’occupaient encore les ruraux dans la vie sociale, économique et politique de l’Vrbs aux deux derniers siècles de la République. Il apparaît ensuite que le stéréotype du rustre, susceptible d’être analysé en termes de marqueurs, constitue un véritable type théâtral dans la Néa, lequel influence d’autres textes où son utilisation dans l’invective se mêle parfois à un discours métatextuel. Car le rusticus ridicule, bien que constitué en contre-modèle de comportement, est paradoxalement associé à une identité romaine mise en débat. C’est elle qui entre aussi en jeu dans les discours des agronomes faisant l’éloge de la ruralité. Le stéréotype du bonus agricola, incarnation d’un mos maiorum rural, renvoie à des représentations collectives et à une valorisation axiologique de l’activité agricole – distincte du travail physique et de l’élevage – autant qu’à des prises de position idéologiques personnelles en faveur de la rusticitas.