Thèse soutenue

Le Kitāb al-Ğadal d’Avicenne : un traité de théologie philosophique ? : présentation, traduction et commentaire du Livre I

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Auteur / Autrice : Fouad Mlih
Direction : Mārūn ʿAwwād
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie arabe
Date : Soutenance en 2014
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences historiques et philologiques (Paris)
Jury : Président / Présidente : Floréal Sanagustin

Mots clés

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Résumé

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Le (Livre de la Dialectique) d’Avicenne (Ibn Sῑnā) s’insère dans sa vaste entreprise de commentaire de l’Organon rédigée dans le cadre du Kitāb al-Šifā’ (Livre de la Guérison). La dialectique y est envisagée sous une double perspective : technique du dialogue raisonné, elle permet d’introduire à l’étude de la science du vrai (démonstration), mais constitue dans le même temps un outil de persuasion philosophique à destination des masses (fonction politique) et des étudiants en philosophie (fonction propédeutique). L’entreprise avicennienne rejoint celle d’al-Fārābῑ dans sa volonté d’assigner à la dialectique, dans la continuité des Topiques d’Aristote, la tâche éminente de structurer rationnellement la discussion philosophique à partir de lieux d’argumentation qui permettent de régir le syllogisme. En cela, elle repose sur une technique très élaborée de concession (taslῑm / tasallum) des prémisses entre répondant et questionneur, ainsi que sur la capacité à imposer (ilzām) à l’adversaire un point de vue contradictoire au sien. Plus encore que chez Fārābῑ, le Ğadal raffermit la critique philosophique contre les théologiens du kalām, lesquels emploient une méthode de discussion se voulant aussi proche que possible de celle du syllogisme philosophique. Cependant, aux yeux du philosophe, ces derniers maltraitent le syllogisme dialectique en méconnaissant les règles strictes de l’Organon et en s’emparant de la technique de persuasion à des fins purement rhétoriques (obtenir la victoire face à l’adversaire) ou en vue d’assouvir des ambitions politiques dans le cadre de l’expression d’une pensée de cour soutenue par un mécénat florissant depuis le début du califat abbasside