Doctoral thesis in Philologie grecque
Under the supervision of Laurent Dubois.
defended on 2014
in Paris, EPHE , in a partnership with École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques (autre partenaire) .
Thesis committee President: Charles de Lamberterie.
Study of Cretan Vocabulary based on the Inscriptions (Archaic, Classical and Hellenistic periods)
Thanks to its exceptionally rich epigraphic corpus, Cretan is one of the Greek dialects that lends itself optimally to a fruitful lexical study. The specific nature of the vocabulary of Cretan inscriptions is connected to the conditions under which the dialect emerged, namely from the osmosis between the Dorian dialect of the new conquerors and the Mycenaean Greek spoken by the previous elite – whence the interest to compare the Cretan vocabulary with that of all the dialects from the southern Group (Ionian-Attic, Arcado-Cypriot and Mycenaean). The study shows the richness of the Cretan vocabulary in morphological, semantic, institutional or purely lexical archaisms. Many terms used in Cretan prose appear elsewhere only in poetry or in the works of lexicographers. It identifies the systematic processes (composition, suffixation, derivation, etc. ) by which the Cretan legislator (particularly in Gortyn) creates his legal and institutional vocabulary from an archaic lexical fund which he adapts to the needs of the judicial procedure. Cretan has very few strictly Dorian lexical traits given the sizeable list of words that this dialect shares, often exclusively, with Ionian alone or with Ionian-Attic. This observation is undoubtedly influenced by the quantitative heterogeneity of the available sources, because it should be borne in mind that no other dialect has a corpus as rich as Cretan; the concordances observed are not any less impressive. In particular, the striking resemblance between the Cretan legal vocabulary and that of the Classical Attic language can only be explained by borrowing from a common archaic fund of the Greek language and legal thought. The lexical similarities point to the problem of the “Dorism” of the laws of ancient Crete and ultimately that of the unity of Greek law
Par la richesse de son corpus épigraphique, le crétois est l’un des dialectes grecs qui se prêtent le mieux à une étude lexicale fructueuse. La spécificité du vocabulaire des inscriptions crétoises est liée aux conditions d’émergence du dialecte, né de l’osmose entre le dorien des nouveaux conquérants et le grec parlé par la précédente élite mycénophone. D’où l’intérêt de comparer le vocabulaire crétois avec celui de l’ensemble des dialectes issus du groupe méridional (ionien-attique, arcado-chypriote et mycénien). L’étude démontre la richesse du vocabulaire crétois en archaïsmes morphologiques, sémantiques, institutionnels ou purement lexicaux. Elle relève dans la prose crétoise l’usage de nombreux termes n’apparaissant ailleurs que dans des textes poétiques ou chez les lexicographes. Elle identifie les procédés systématiques (composition, suffixation, dérivation, etc. ) par lesquels le législateur crétois (notamment à Gortyne) crée son vocabulaire juridique et institutionnel à partir d’un fonds lexical archaïque qu’il adapte aux besoins de la procédure judiciaire. Le recours abondant au substrat achéen est mis en évidence ; les traits lexicaux proprement doriens du crétois sont peu nombreux au regard de la liste imposante des mots que ce dialecte partage, souvent en exclusivité, avec l’ionien seul ou l’ionien-attique. Ce constat est sans aucun doute influencé par l’hétérogénéité quantitative des sources disponibles, mais les concordances observées n’en sont pas moins impressionnantes. En particulier, la ressemblance frappante entre le lexique juridique crétois et celui du droit attique classique ne peut guère s’expliquer que par l’emprunt à un fonds commun archaïque de la langue et de la pensée juridiques grecques. À travers les similitudes lexicales, c’est le problème du « dorisme » des lois de la Crète antique qui se trouve posé et, en dernière analyse, celui de l’unité du droit grec