Thèse soutenue

L'Attention Émotionnelle : Arguments for un mécanisme automatique, valence non-spécifique et guidé par l'appraisal de pertinence.

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Auteur / Autrice : Audric Mazzietti
Direction : Olivier Koenig
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie (doctorat psychologie mention psychologie cognitive)
Date : Soutenance le 21/10/2013
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Neurosciences et Cognition (NSCo) (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Etude des Mecanismes Cognitifs
Jury : Président / Présidente : David Sander
Examinateurs / Examinatrices : François Osiurak
Rapporteurs / Rapporteuses : Didier Grandjean, Gilles Pourtois

Mots clés

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Résumé

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S’il est admis que notre attention est préférentiellement orientée vers les stimuli émotionnels, les dimensions du stimulus qui sont responsables d’un tel biais font toujours l’objet d’un débat. Contrairement aux conceptions classiques qui proposent que l’attention émotionnelle (i.e., l’amélioration du traitement de l’information émotionnelle) est guidée de façon bottom-up par la valence ou l’arousal, le Modèle des Processus Composants propose que l’attention émotionnelle est guidée de façon plutôt top-down par la pertinence des stimuli. Dans cette perspective, l’attention émotionnelle serait un mécanisme à part entière qui serait responsable d’une capture attentionnelle valence non-spécifique et automatique par les stimuli pertinents pour les buts et besoins de l’individu. De plus, un tel mécanisme serait guidé par l’appraisal de l’individu plutôt que par les caractéristiques intrinsèques du stimulus. Dans la première partie expérimentale de cette thèse, nous présentons plusieurs études qui ont été conduites afin de tester l’existence de ce mécanisme. Tout d’abord, les résultats de ces études ont révélé des effets de capture et d’interférence attentionnelles par des stimuli pertinents positifs et négatifs, ce qui est cohérent avec l’idée que l’attention émotionnelle est valence non-spécifique. Ensuite, ces études ont mis en évidence une modulation du biais attentionnel provoqué par un unique stimulus en fonction de sa pertinence, ce qui suggère que l’attention émotionnelle est guidée par l’appraisal de l’individu et non par les caractéristiques intrinsèques du stimulus. Enfin, les données soutiennent aussi l’hypothèse selon laquelle l’attention émotionnelle est automatique, puisque les stimuli pertinents ont provoqué une interférence alors même qu’il était explicitement demandé aux participants de ne pas les traiter. La seconde partie expérimentale de cette thèse s’intéressait à l’effet de la pertinence sur le comportement non-émotionnel subséquent à l’apparition d’un stimulus pertinent. Les résultats de l’étude présentée montrent que la pertinence influence le comportement de façon valence spécifique, en interaction avec les tendances à l’action. Ces données soutiennent aussi un modèle d’organisation des émotions selon deux systèmes motivationnels qui se déploient de l’orientation de l’attention vers la préparation à l’action. Enfin, la troisième partie expérimentale s’intéressait au traitement attentionnel de la pertinence chez une patiente ayant une lésion amygdalienne unilatérale. Les données ont montré une amplification du traitement des stimuli positifs pertinents, interprétée en termes d’effet de contre-régulation affective due à une sensibilité exacerbée de la patiente aux stimuli négatifs. Plus généralement, ce travail de thèse souligne l’importance de la notion d’appraisal, en particulier l’appraisal de pertinence, dans le guidage de l’attention émotionnelle, et dans la mise en œuvre du comportement.