Thèse soutenue

Willem Boshoff, monographie d'artiste et catalogue

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Auteur / Autrice : Katja Gentric
Direction : Andrzej Turowski
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 27/04/2013
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Savoirs : normes et sensibilités (Dijon ; 2011-2013)
Jury : Président / Présidente : Jean-Philippe Antoine
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Dupont, Maureen Murphy
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Philippe Antoine, Alain Ricard

Résumé

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Le travail de Willem Boshoff s’articule autour de la date charnière d’avril 1994, les premières élections démocratiques en Afrique du Sud. Il fait des sculptures en granite et des installations de matériaux accumulés. L’artiste revendique son attachement à un art basé sur le langage, il est écrivain de dictionnaires. En revisitant les questions posées par les artistes du XXème siècle, textes et œuvres produits en Europe sont systématiquement vérifiés au regard de leur contrepartie sud-africaine. L’attitude de Boshoff, une mélancolique interrogation de son rôle de créateur, s’explique par les conditions politiques et son milieu culturel. L’artiste découvre des façons plus dynamiques de faire geste quand il adopte ce persona du druide. Lors de son objection de conscience au service militaire il avait appris qu’il est mieux de cacher la véritable signification d’un signe ou d’inventer des façons de disqualifier les textes. Les “Notes pour une esthétique aveugle” où l’essentiel n’est pas visible, inventent un dictionnaire à être lu avec les mains. Boshoff interroge ici les théories de perception qui munissent l’artiste sud-africain d’une façon de faire basculer le monde occidental vers une pensée qu’il peut réclamer sienne. La multiplicité des langues en Afrique du Sud s’ouvre à des questions de mémoire, d’écologie, de disparition, d’espace mental, des limites de la ficticité. Boshoff incite son spectateur à une opération de traduction qui peut être envisagée de façon tangible dans des œuvres tels que “Writing in the Sand” et les “Jardins de mots”. Le druide est le berger des mots et des plantes en danger d’oubli. Par le même geste il les protège contre la possibilité d’être pétrifiés ou fossilisés dans une théorie ou dans un dogme. Un champ d’intelligibilité du travail de Boshoff est créé à l’aide d’esprits apparentés: Sarkis, Mofokeng, Baumgarten, Gette, Mudzunga, Ulrichs, Zulu, Kosuth, Wafer, Bochner, Filliou, Darboven, Alÿs, Acconci, Langa, Marshall McLuhan, Ivan Vladislavić.