Thèse soutenue

Les dieux de l'amphithéâtre : étude sur la relation entre religion et spectacle de l'Occident romain du IIe s. av.J.-C. au Ve s. ap. J.-C.

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Auteur / Autrice : Matthieu Soler
Direction : Pascal PayenLaurent Bricault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'antiquité
Date : Soutenance le 09/11/2012
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sylvia Estienne, Jean-Marie Pailler
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Huet, Jean-Claude Golvin

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le monde de l’amphithéâtre, entre l’apparition, au IIIe s. av. J.-C., des ludi qu’il abrite à partir de la fin du IIe s. av. J.-C., et l’abandon de ce type d’édifice en tant que monument de spectacle dans lecourant du Ve s. ap. J.-C., a longtemps été perçu par l’historiographie soit comme l’excroissance monstrueuse d’une civilisation brillante, soit comme l’exemple même de la cruauté d’une société autocratique et esclavagiste. Cette image de l’arène s’appuyait en particulier sur les rites se déroulant dans les édifices dédiés aux munera décrits par les écrivains chrétiens à partir de Tertullien au IIe s. ap. J.-C. Plus tard, pour livrer une étude dépassionnée de la gladiature, Georges Ville a postulé une "laïcisation" précoce de l’institution et rejeté ainsi les textes des polémistes chrétiens dans le domaine du pur discours. La reprise attentive de l’ensemble de la documentation, tant littéraire qu’épigraphique ou iconographique permet de nuancer ces constats. Si la religion est au cœur des jeux, c’est avant tout parce que ceux-ci, non seulement, sont parfaitement intégrés à la société romaine et provinciale, mais aussi et surtout car ils sont un des lieux par excellence où est montrée l’image idéalisée de Rome, sa structure sociale, culturelle et donc religieuse. Les dieux de l’amphithéâtre sont donc avant tout les dieux de la cité, garants de sa pérennité et de son équilibre. Ils sont adorés dans les amphithéâtres par des actes publics et privés, par l’ensemble de la communauté, des groupes sociaux, ou encore des individus de toute origine. La société se soude dans ce contexte où les spectateurs forment une communauté émotionnelle, prélude à la communauté cultuelle et sociale. Les acteurs des jeux eux-mêmes ont des préférences pour des dieux censés les protéger : Diane, Hercule, Némésis, Fortune, Mars, Minerve, Vénus, Mercure, et sont acteurs des rites de la cité. Cela ne fait pas d’elles les seules divinités des arènes et tout citoyen peut également se tourner vers elles dans les sacella des amphithéâtres, généralement ouverts à tous.