Thèse soutenue

Le chabot comme espèce modèle pour évaluer les effets des perturbateurs endocriniens

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Auteur / Autrice : Mélanie Villeret
Direction : Christophe MinierStéphane BétoulleWilfried Sanchez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecotoxicologie
Date : Soutenance le 08/11/2012
Etablissement(s) : Le Havre
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Jury : Président / Présidente : Vianney Pichereau
Examinateurs / Examinatrices : Wilfried Sanchez
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Kestemont

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

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L’objectif de ce travail était d’évaluer le potentiel du chabot (Cottus sp.) comme espèce modèle pour l’étude des effets des perturbateurs endocriniens (PE) in situ. Pour y parvenir, ce travail a débuté par l’étude de la reproduction des populations sauvages de chabots. En effet, le chabot présentant un mode de reproduction complexe, cette étape nous a semblé être un pré-requis indispensable avant d’envisager l’utilisation de cette espèce en tant qu’indicateur de la contamination par des perturbateurs endocriniens. Cette première étape a permis de confirmer l’existence de deux stratégies reproductives chez les chabots (annuelle ou saisonnière) dans notre zone d’étude inhérente au programme INTERREG et a mis en évidence les facteurs environnementaux qui en sont responsables. Par ailleurs, cette étude a permis la confirmation d’une hypertrophie dans le rein des chabots mâles en période de reproduction et la mise au point d’une méthode histologique permettant de la quantifier : la mesure de l’épaisseur de l’épithélium rénal (KEH). Ce travail a ensuite consisté à caractériser les niveaux de réponses mesurés chez le chabot en conditions contrôlées et en contexte terrain. Les études de laboratoire ont permis de statuer sur l’inductibilité ainsi que la sensibilité et la spécificité de l’hypertrophie rénale à l’aide de substances de références androgéniques ou non androgéniques. Les investigations in situ ont servi à évaluer le pouvoir discriminant de cet indicateur en contexte de pollution environnementale mais également de statuer sur le potentiel du chabot comme espèce modèle pour évaluer les effets des PE à l’aide d’autres marqueurs reflétant la perturbation endocrinnienne. Les résultats ont mis en évidence que l’utilisation de la méthode KEH chez le chabot comme un indicateur d’exposition aux androgènes n’était pas pertinente aussi bien au laboratoire que sur le terrain. En effet, il est apparu être faiblement inductible et moins sensible que ceux déjà disponible chez d’autres espèces. De plus, les profils de réponses observés sur le terrain n’ont pas permis une discrimination des sites de références et des sites contaminés tout comme les réponses des autres marqueurs utilisés. En résumé ce travail démontre le faible potentiel du chabot pour renseigner sur la perturbation endocrinnienne. Les efforts doivent néanmoins se poursuivre pour identifier et caractériser les protéines inductibles par les androgènes responsables des modifications histologiques afin de développer et valider une méthode de dosage quantitative spécifique et sensible utilisable comme biomarqueur d’androgénicité qui permettrait d’envisager l’utilisation du chabot comme espèce sentinelle utilisable pour la surveillance des milieux aquatiques.