Thèse soutenue

De la polysyndète anglophone à l'hypotaxe francophone : problèmes de traduction

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Auteur / Autrice : Joachim Zemmour
Direction : Nicole Ollier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 08/12/2012
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Vincent-Arnaud
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Celle, Véronique Béghain, Jean-René Ladmiral, Jean-Rémi Lapaire
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Vincent-Arnaud, Agnès Celle

Résumé

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L’enjeu de la thèse est de résoudre et d’expliquer les problèmes liés au passage des structures textuelles anglaises polysyndétiques ou « parataxiques » à des structures plus majoritairement hypotaxiques dans les traductions françaises correspondantes. Pour ce faire, nous avons commencé par comparer des corpus de traductions multiples (même texte anglophone traduit à de multiples reprises, par des traducteurs différents) afin de dégager des « tendances générales » potentiellement systématisables. Partant de ces observations, et après avoir redéfini la notion de « polysyndète » dans une perspective tant étymologique / historique que littéraire, stylistique et linguistique, nous avons souhaité mettre nos diverses hypothèses à l’épreuve d’un nouveau corpus de textes sélectionnés en vertu de leur caractère ostensiblement polysyndétique, et vérifier en cela que le nœud du problème est bel et bien l’emploi fonctionnel divergent de la coordination entre les deux langues, dû à un rattachement à deux réalités énonciatives complexes et idiomatiques qui, tout en donnant l’illusion de se correspondre, ne sont pas équivalentes dans un nombre non négligeable de cas. La polysyndète, fréquemment décrite comme une figure de style, doit être plutôt considérée en anglais comme une figure de syntaxe, héritée d’une longue tradition allant de l’Ancien Testament aux premiers textes chrétiens, jusqu’aux pièces de William Shakespeare et aux romans d’Ernest Hemingway. Néanmoins, en moyenne, le français utilise jusqu’à deux fois moins la coordination que l’anglais, où la polysyndète semble représenter 4% des mots totaux dans les textes de nos corpus. En effet, le français « lie » les éléments de ses phrases par d’autres moyens, lesquels sont représentés en majorité par : l’effacement simple de tout coordonnant (combiné ou pas à l’usage de ponctèmes), les périphrases coordinatives, et la subordination (verbale ou adverbiale). Nous avons ainsi mis au jour une série de tendances générales de traduction, dans le cadre d’une théorie explicative ; puis la dernière partie de la thèse a consisté à les « valider » de manière expérimentale, par le biais d’une expérience de nature pionnière. Ce qui nous a conduit à tenter de dresser quelques règles pratiques pour la traduction automatique de la polysyndète.