Consommation de substances psychoactives et comportements antisociaux à l’adolescence : étude psychopathologique multi-échantillons, approche centrée sur la personne et facteurs de vulnérabilité
Auteur / Autrice : | Sabrina Bernadet |
Direction : | Grégory Michel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociétés, Politique, Santé publique. Psychologie |
Date : | Soutenance le 19/12/2012 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Jack Doron |
Examinateurs / Examinatrices : Grégory Michel, Lydia Fernandez | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Blatier, Isabelle Plousson-Varescon |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette recherche est d’étudier, chez l’adolescent, les mécanismes psychopathologiques et psychologiques impliqués dans la co-occurrence de comportements antisociaux et de conduites de consommation et responsables de la « pathologisation » de la consommation de substances psychoactives, par l’adoption conjointe d’une approche centrée sur la personne et centrée sur les variables et la mise en place d’un dispositif d’étude multi-échantillons. Ainsi, cette recherche comporte trois volets : 1) une étude en milieu scolaire menée auprès de 1025 collégiens âgés de 12 ans à 16 ans, 2) une étude en milieu psychiatrique menée auprès de 168 adolescents suivis ou hospitalisés pour un trouble externalisé ou internalisé, âgés de 12 ans à 18 ans, et 3) une étude en addictologie menée auprès de 43 adolescents abuseurs/dépendants à une substance psychoactive, âgés de 12 ans à 18 ans. Un protocole d’évaluation pluri-source (adolescents, parents, enseignants) a permis d’évaluer les comportements antisociaux, les conduites de consommation, les conduites à risques, les troubles et symptômes externalisés et internalisés (et les antécédents de troubles), la personnalité, le stress perçu et les stratégies de coping de ces adolescents. Ce dispositif a permis de montrer que les adolescents les plus susceptibles d’associer ces deux comportements et d’adopter des conduites de consommation à risques présentent des difficultés à la fois relationnelles (faible coopération, trouble oppositionnel avec provocation, faible transcendance), émotionnelles (symptômes dépressifs, troubles internalisés, intolérance à la frustration, stress perçu dans le domaine scolaire ou dans la relation aux parents, stratégies d’adaptation dysfonctionnelles) et comportementales (forte recherche de nouveauté, comorbidité TDAH/TOP). La pathologisation des conduites de consommation relèvent d’enjeux similaires à l’adoption de conduites de consommation à risques. Néanmoins, le risque de pathologisation serait d’autant plus important que les enjeux émotionnels et relationnels relèvent de manifestations tempéramentales (faible dépendance à la récompense sociale). En termes de prévention des conduites de consommation à l’adolescence et de leur pathologisation, il paraît primordial de bien distinguer ces différents niveaux de vulnérabilité (psychopathologique, psychologique, tempéramentaux, adaptatif).