Thèse soutenue

Une Espagne borgne : la vision des photographes espagnols et étrangers durant la période médiane du franquisme (1945‐1959)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Yann Henry
Direction : Françoise Dubosquet Lairys
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Espagnol
Date : Soutenance le 03/12/2011
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Jury : Président / Présidente : Florence Belmonte
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Boulouch, Carmen Valcárcel Rivera
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Belmonte, Jacques Terrasa

Résumé

FR  |  
EN

Après la victoire militaire du général Franco, le 1er avril 1939, s’instaure en Espagne une dictature militaire et ecclésiastique. Un « temps du silence » commence pour les vaincus de la guerre. À partir de 1945, cependant, la dictature surnage après la défaite des régimes qui avaient été ses modèles ; elle va traverser plusieurs étapes. L’époque médiane du franquisme (1945-1959) sera celle de la consolidation du régime, qui s’affiche désormais comme nationalcatholique.Dans le domaine photographique, les pratiques professionnelle et amateur vont se heurter à de sévères et nombreux interdits, et l’imagerie nationale sera celle du repli sur soi, du respect des conventions. La photographie espagnole sera adepte du franquisme ou sa vassale obligée ; ses avant-gardes seront balayées, les reportages, muselés, et les mouvements rétrogrades, comme le pictorialisme tardif, magnifiés. Une photographie qui ne donnera qu’une vision borgne de la réalité, tant les sujets traités obéissent à une certaine nostalgie de commande, aux reflets maniérés et académiques d’un passé révolu.Un élan de modernité et des minces filets d’air libre surgiront néanmoins de la province – où naîtront des associations d’amateurs – ainsi que de la vision des quelques photographes étrangers qui parcourent l’Espagne à cette époque. En interrogeant les usages et les pratiques, en scrutant l’esthétisme de ces images, nous tenterons de savoir dans quellemesure, de quelle manière et jusqu’à quel point les photographes espagnols et étrangers ont pu représenter la société espagnole de 1945 à 1959. Les uns, dans un discours de légitimation d’un pouvoir en place ; les autres, dans un esprit moderniste et humaniste