Thèse soutenue

Le marché des euro-obligations de 1963 à 2008 : une organisation au risque de la bureaucratie

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Auteur / Autrice : Flora Sfez
Direction : Yvon Pesqueux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 20/09/2010
Etablissement(s) : Paris, CNAM
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Arts et Métiers (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'innovation, de prospective stratégique et d'organisation (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Yvon Pesqueux, Nicolas Berland, Marc Nikitin, Tamym Abdessemed, Anne Marchais-Roubelat
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Berland, Marc Nikitin

Résumé

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Les marchés financiers sont traditionnellement considérés comme le lieu où se confrontent une demande et une capacité de financement. Le développement des intermédiaires financiers a toutefois contribué à complexifier les transactions et les nœuds de relations sur les places. L’objet de cette thèse est d’examiner le marché des euro-obligations non plus comme le lieu de rencontre d’une offre et d’une demande dans l’exercice d’un jeu concurrentiel, mais comme une organisation dans laquelle des membres adoptent des rationalités et des modes d’action diversifiés et évolutifs. La méthodologie utilisée articule une étude historique événementielle et une analyse des pratiques inscrite dans la longue durée. Les observations tirées de cette double appréhension sont confrontées, dans le cadre d’une démarche abductive, à des cadres conceptuels constitutifs de la théorie des organisations. Cette confrontation s’opère en trois étapes. Tout d’abord, l’évolution et les pratiques sont étudiées pour montrer en quoi le marché euro-obligataire se comporte comme une organisation, et pas seulement comme un lieu de transaction. Ensuite, les formes prises par cette dernière au cours de son histoire sont identifiées. Enfin, le modèle firme semblant le plus approprié pour caractériser la morphologie ultime du marché étudié, la question du mode de coordination mis en œuvre est envisagée. Au final, il est établi que le marché euro-obligataire s’apparente à une bureaucratie professionnelle. De ce fait, les risques dominants sur ce dernier ne sont plus des « risques de marché » à proprement parler. Ils émanent au contraire de problématiques typiquement organisationnelles : la maîtrise du comportement des membres et la gestion du changement.Ces résultats de recherche doivent contribuer à renouveler le regard porté sur des marchés financiers qui, du fait de la dérégulation, tendent à s’aligner sur ce qui faisait jusqu’à aujourd’hui la singularité euro-obligataire. Ces regards sont avant tout ceux des régulateurs, dont la capacité de contrôle sur les intermédiaires financiers demeure désormais limitée. Ils sont aussi ceux des emprunteurs qui, de facto, s’adressent plus à un fournisseur de fonds qu’ils n’en lèvent auprès d’un marché.