Thèse soutenue

Les Mugilidae des côtes ouest-africaines : identification moléculaire, phylogénie et bio-écologie du recrutement des juvéniles dans un estuaire hypersalé

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Auteur / Autrice : Sébastien Trape
Direction : Jacques PanfiliJean-Dominique Durand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecosystèmes
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier 2

Résumé

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La persistance de la sécheresse depuis les années 1970 en Afrique de l'Ouest a particulièrement affecté le fonctionnement des écosystèmes côtiers. Dans certains estuaires cette perturbation a engendré une inversion du gradient de salinité et l'apparition de zones hypersalées (salinité > 60). Afin d'appréhender l'impact de ces changements environnementaux sur le recrutement et la croissance des juvéniles dans les milieux estuariens, les patrons spatio-temporels de recrutement (structures de taille et distributions d'abondance) de toutes les espèces de mulets ont été étudiés dans l'estuaire inverse du Sine Saloum (Sénégal). La croissance des juvéniles a été mesurée grâce aux microstructures journalières des otolithes. La taxonomie des Mugilidae en Afrique de l'Ouest étant confuse et les critères morphométriques nécessaires à l'identification des juvéniles encore inconnus, nous avons dans un premier temps (1) élaboré une phylogénie moléculaire des espèces, (2) développé une méthode génétique pour l'identification des juvéniles et enfin (3) mis au point une clef d'identification morphométrique. Les analyses moléculaires ont révélé l'existence d'une nouvelle espèce sur les côtes ouest africaines (Chelon bandialensis) et montré que Mugil ashanteensis et Mugil metzeleaari précédemment confondues avec Mugil cephalus et Mugil curema constituent deux espèces valides. Les patrons spatio-temporels du recrutement des juvéniles ont révélé que Liza dumerili dominait très largement le peuplement en représentant 89 % des captures totales. Les décalages entre les périodes de recrutement des espèces expliquent la colonisation d'un même environnement par des espèces proches. La croissance des juvéniles de L. Dumerili, plus élevée avec les faibles salinités (moyenne 36), met en exergue les contraintes apportées par l'hypersalinisation