Thèse soutenue

Conséquences fonctionnelles d'une lésion de la boucle entorhino-hippocampique : Application à l'épilepsie temporale et à la schizophrénie

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Auteur / Autrice : Jennifer François
Direction : Astrid Nehlig
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Neurosciences
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)

Résumé

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L’épilepsie temporale (ELT) et la schizophrénie sont deux pathologies associées à une agression cérébrale précoce suivie d’une phase de latence sans manifestation clinique avant l’apparition des symptômes de la pathologie. L’ELT se caractérise par des dommages dans l’hippocampe et les autres structures mésiotemporales mis en place à la suite de l’agression cérébrale initiale et aboutissant à la formation d’un circuit hyperexcitable. Les traitements actuels agissent en supprimant les crises mais l’ELT est fréquemment pharmacorésistante. L’enjeu est de développer des molécules capables de modifier le développement de l’épilepsie chronique ou au moins d’en diminuer la sévérité. Pour cela la compréhension des mécanismes impliqués dans la mise en place de la maladie est nécessaire. Le modèle lithium-pilocarpine reproduit les principales caractéristiques de la maladie humaine. Les propriétés neuroprotectrices et antiépileptogènes d’une bithérapie (topiramate+diazepam) et du carisbamate ont été testées dans ce modèle. Nos résultats montrent que le carisbamate, contrairement à la bithérapie, permet de protéger l’ensemble des structures du circuit épileptique et de retarder voire d’abolir l’apparition des crises motrices récurrentes, montrant ainsi qu’il est possible de modifier la pathologie chronique en agissant après une agression cérébrale initiale. La schizophrénie se caractérise par des symptômes positifs, négatifs et des troubles cognitifs. Elle résulterait d’une perturbation précoce du développement cérébral impliquant des facteurs génétiques et environnementaux et aboutissant à une dysconnexion fonctionnelle entre les aires cérébrales. Les traitements actuels agissent majoritairement sur la symptomatologie positive. La clarification des mécanismes physiopathologiques mis en jeu dans l’apparition et l’expression des symptômes pourrait donc permettre de révéler de nouvelles voies thérapeutiques. Une lésion de l’hippocampe ventral chez le rat à 7 jours postnatals semble être un modèle adapté pour l’étude de la schizophrénie. Nous avons étudié les perturbations du métabolisme cérébral chez ces rats, avant et après la puberté et à l’âge adulte ainsi que les perturbations du système GABAergique chez les rats adultes. Nos résultats montrent une perturbation de la fonction cérébrale bien avant l’apparition des symptômes et une diminution étendue de l’enzyme de synthèse du GABA associée à une diminution spécifique des interneurones exprimant la parvalbumine au niveau du cortex préfrontal et de l’hippocampe. Les résultats de cette thèse contribuent à l’identification des mécanismes physiopathologiques impliqués dans la mise en place de ces deux pathologies, pouvant à terme ouvrir de nouvelles voies de recherche qui permettront d’améliorer la prise en charge thérapeutique des patients.