Thèse soutenue

Spectres mutationnels expérimentaux du gène suppresseur de tumeurs TP53 induits par l'acétaldéhyde et l'aflatoxine B1 : utilisation d'un test fonctionnel chez la levure, le FASAY (fuctional analysis of separated alleles in yeast)

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Auteur / Autrice : Vincent Paget
Direction : François Sichel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Caen

Mots clés

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Résumé

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L’objectif principal de ce travail était d’étudier le pouvoir mutagène de l’acétaldéhyde sur le gène suppresseur de tumeur TP53, dans le but de préciser le mécanisme d’action cancérogène de l’alcool dont l’acétaldéhyde est le premier métabolite. Dans ce cadre, il a été nécessaire de mettre en place un test fonctionnel chez la levure, le FASAY, test permettant de réaliser des spectres mutationnels in vitro. Dans un deuxième temps, les résultats obtenus ont été comparés aux spectres de tumeurs humaines de l’œsophage dans lesquelles TP53 est retrouvé muté dans près de 80 % des cas. La validation d’une telle technique nécessitait d’avoir recours à l’utilisation d’un témoin positif. Nous avons choisi l’aflatoxine B1, mycotoxine reconnue comme un cancérogène puissant et dont les spectres mutationnels sur TP53 sont documentés. Une fois validée, la méthode a servi à évaluer les effets de l’acétaldéhyde. Le spectre mutationnel obtenu avec l’acétaldéhyde, très semblable à celui des cancers épidermoïdes de l’œsophage, a révélé une très forte proportion de transitions G>A localisées de manière préférentielle sur des sites CpG. Les résultats obtenus suggèrent fortement que l’acétaldéhyde exerce un effet mutagène par l’intermédiaire des adduits inter-brins. Les transitions G>A dans les sites CpG étaient jusqu’ici reliées à la déamination spontanée de la 5-méthylcytosine. Elles pourraient donc également être attribuées aux adduits inter-brins de l’acétaldéhyde dans les tumeurs liées à la consommation d’alcool. Ces travaux appuient la conclusion de la récente réévaluation du CIRC qui a conclu à la cancérogénicité de l’éthanol chez l’homme et apportent un éclairage sur les mécanismes en jeu.