Thèse soutenue

Évaluation de la chimiorésistance de Plasmodium falciparum à différents antipaludiques (chloroquine, sulfadoxine-pyriméthamine, quinine) et profil génétique des isolats correspondants

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Auteur / Autrice : Allico Joseph Djaman
Direction : André Mazabraud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Parasitologie
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 12

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Depuis la notification en 1986 des premiers cas de résistance de P. Falciparum en Côte d'Ivoire, relativement peu d'études ont été consacrées à l'évaluation de la chimio-résistance dans ce pays. Il nous a paru nécessaire de mettre en place un système de surveillance de la résistance de P. Falciparum aux antipaludiques au moyen des tests d'efficacité thérapeutique à la chloroquine (CQ) et à la sulfadoxine-pyriméthamine (SP), in vitro à la chloroquine, la pyriméthamine et la quinine. Une approche plus fondamentale basée sur la PCR, la RFLP à l'aide d'endonucléases spécifiques et du séquençage des fragments d'ADN des gènes dhfr, dhps, pfmdr 1 de chaque isolat de P. Falciparum ont été réalisées. Les résultats de l'efficacité thérapeutique ont révélé 21,7 % d'échecs thérapeutiques précoces (ETP), 3,6 % d'échecs cliniques tardifs et 19,3 % d'échecs parasitologiques tardifs contre 55,4 % de réponses cliniques et parasitologiques adéquates (RCPA) à la chloroquine. 36,2 % des isolats mis en culture étaient chloroquino-résistants (CQ-R). Quant à la sulfadoxine-pyriméthamine, 23,6 % d'échecs thérapeutiques (ET) et 76,4 % de réponses cliniques adéquates ont été observés. 39 % des isolats testés in vitro étaient hautement résistants à la pyriméthamine (PYR). Par contre, aucun isolat quinino-résistant n'a été mis en évidence dans cette étude. L'analyse du polymorphisme de taille des fragments d'ADN des isolats de P. Falciparum a révélé 100 % d'isolats K76T chez les enfants ayant un ET à chloroquine et 71,4 % d'isolats K76T au sein des isolats CQ-R. Cependant, 11,8 % des enfants ayant une RCPA portaient des isolats pfcrt mutants. Les mutations affectant les gènes dhfr et dhps ont concerné respectivement 26,4 % et 93,4 % des isolats étudiés. Si les isolats dhfr mutants étaient portés par 85,7 % des enfants ayant un ETP, les mutants dhps étaient présents chez 100 % de ces enfants. De plus, 85,4 % de ces isolats dhfr mutants étaient hautement résistants à la PYR. En définitive, ces résultats reposent le problème de l'utilisation de la CQ et de la SP comme médicament de première et de deuxième intention en Côte d'Ivoire en général et à Abidjan en particulier. Ils peuvent servir de base de données au programme national de lutte contre le paludisme dans le pays pour une meilleure utilisation et une rationalisation des antipaludiques usuels.