Thèse soutenue

La bouffonnerie dans le théâtre de Paul Claudel

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Auteur / Autrice : Sever Martinot-Lagarde
Direction : Michel Autrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Souvent considéré à tort comme austère, le théâtre de Claudel regorge de plaisanteries tellement épaisses et de scènes si extravagantes que seul le mot de bouffonnerie convient pour les décrire. Loin de fournir une récréation secondaire au spectateur, ces bouffonneries constituent un élément essentiel dans la vision du monde, la poétique et la dramaturgie de Paul Claudel. Plus une scène semble gratuite, mieux elle dissimule le sens latent de l'œuvre. Nous analysons donc les différentes formes qu'a empruntées la bouffonnerie claudélienne, mais aussi son influence sur la conception des personnages, sa signification et ses multiples fonctions au sein du drame, en particulier ses dimensions lyriques et mystiques. Bien délicat est le concept de bouffonnerie qui n'a jamais bénéficié d'une définition critique. Nous proposons donc dans la première partie une approche générale de cette notion, et nous explorons les conceptions de l'auteur à travers ses sources et ses différentes réflexions sur le rire. Parce que le théâtre claudélien s'étend sur près de soixante-dix ans et que le comique y a connu de multiples métamorphoses, force nous est d'aborder le sujet de manière diachronique. La deuxième partie analyse la première moitié de la production claudélienne où le comique ressort à l'esthétique du grotesque. La troisième partie se consacre aux pièces qui, de Protée à l'ultime Prologue à Protée en passant par Le Soulier de satin, témoignent d'une vision du monde bouffonne. Comme les pitreries claudéliennes sont à prendre au sérieux, souvenons-nous des avertissements de l'Annoncier du Soulier de satin : " () Ne toussez pas et essayez de comprendre un peu. C'est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c'est ce qui est le plus long qui est le plus intéressant et c'est ce que vous ne trouverez pas amusant qui est le plus drôle. "