Thèse soutenue

La poétique de Battista Spagnoli de Mantoue (Bucoliques, Silves, Parthenices) et sa réception en France au XVIè siècle, à partir de l'édition des Syluarum Sex Opuscula (Paris, Josse Bade, 1503)

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Auteur / Autrice : Anne Bouscharain
Direction : Perrine Galand-Hallyn
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature néo-latine
Date : Soutenance en 2003
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques
Jury : Examinateurs / Examinatrices : François Dolbeau

Résumé

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Le poète B. Spagnoli Mantuanus (1447-1516) a acquis une renommée immense dans l'Europe de la Renaissance. Souvent comparé à Virgile, il doit sa célébrité à ses oeuvres de jeunesse : les églogues de l'Adulescentia, la Parthenice et les Silves. Dans ces poèmes se dessine, dès la fin du Quattrocento, une poétique originale, inspirée de la spiritualité du poète et de la réflexion menée par Ange Politien sur les genres bas et l'inspiration affective, à partir de Stace et Quintilien. Dans les Silves - et le recueil de 1503 en est un témoignage évident -, Spagnoli s'empare de cette tradition alexandrine et s'approprie le principe d'une écriture épidictique improvisée, adaptée à son ingenium et tournée vers l'expression de soi. Revendiquant la mediocritas d'Horace, il chante un éloge humble mais enthousiaste de la vertu moderne et une méditation chrétienne sur la gloire et le salut. Il érige en principes d'écriture la simplicité d'une célébration spontanée de la foi, et, surtout, le refus des grands genres jugés impersonnels et inaccessibles. Cette liberté d'allure propre au genre bas, entre improvisation brève et recherche d'une érudite variété, ces impromptus fragiles et humains des Silves, où s'élève, dans une confidence émue face au monde, un chant de célébration raffiné, calqué sur les nuances infiniment variées d'une inspiration soumise à la chaleur affective d'un je chrétien, déterminent l'influence que sa poétique exerça sur les poètes français de la génération Marot et de la Pléiade. Ces auteurs, à l'instar d'Erasme et d'autres humanistes du XVIe siècle, en firent un modèle exemplaire de la poésie lyrique de la Renaissance, entre veine familière, éloge et spiritualité.