L'influence des contraintes de structure dans les comportements d'agression et de conciliation chez plusieurs espèces de primates cercopithécines
Auteur / Autrice : | Odile Petit |
Direction : | Philippe Ropartz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Résumé
Une théorie de l'évolution ne saurait être complète si elle n'inclut des lois de développement. Cependant, alors que l'action des contraintes externes que sont les facteurs écologiques est reconnue et bien étudiée, il n'en est pas de même en ce qui concerne les contraintes internes aux organisations sociales. L’objectif de ce travail a été de mettre en évidence l'existence de contraintes de structure dans les relations sociales de plusieurs espèces de primates. Dans une première partie, il s'est agi de montrer que certains comportements ne peuvent s'expliquer exclusivement en termes de causes ultimes mais que leur fréquence et leur forme dépendent d'autres aspects de l'organisation sociale, c'est-a-dire de contingences immédiates. Si les contraintes internes aux organisations jouent un rôle dans les processus évolutifs, alors la forme des systèmes sociaux devrait se révéler dépendante des contraintes phylogénétiques. La seconde partie de la thèse a eu pour but de tester cette hypothèse. Des études comparatives suggèrent que différents caractères comportementaux covarient a l'intérieur des organisations sociales de macaques. En étendant les comparaisons a d'autres espèces, on est en mesure de vérifier l'existence de ces variations corrélées et, par l'accroissement du nombre d'espèces échantillonnées, de tester l'importance relative des contraintes phylogénétiques et écologiques dans le déterminisme des différences interspécifiques. Les résultats obtenus dans cette étude confirment que le taux de réconciliation, le degré de symétrie dans les conflits et le niveau d'intensité de l'agression covarient dans les organisations sociales des macaques. L'intervention de contraintes phylogénétiques ne signifie pas que les différences interspécifiques trouvent leur source dans le génome des individus exclusivement. Si une part du déterminisme provient des phénotypes individuels, une autre part est a rechercher dans les contraintes épigénétiques qui émergent de l'organisation sociale elle-même: effet pléiotropie des individus, contraintes de structure et héritage social