Thèse soutenue

Regulation hypothalamique des rythmes biologiques dans une situation de deficit energetique : jeune total et restriction alimentaire

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Auteur / Autrice : Étienne Challet
Direction : André Malan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Strasbourg 1

Résumé

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L'alternance lumiere/obscurite (l/o) est le synchroniseur le plus puissant de l'horloge circadienne des mammiferes, localisee dans les noyaux suprachiasmatiques (scn). Il pourrait en outre exister, chez le rat, une synchronisation alimentaire, independante du systeme circadien entraine par l'alternance l/o ; cette conclusion a ete tiree d'experiences de restriction alimentaire temporelle. Cependant, ces experiences ne permettent pas de distinguer clairement les effets des facteurs metaboliques (et des modifications d'activite locomotrice associees) et les aspects temporels (synchronisation) sur l'oscillation circadienne. L'objectif du present travail a ete de lever cette ambiguite en etudiant: (1) le jeune total (absence de synchronisation alimentaire) ; (2) le nourrissage hypocalorique (restriction alimentaire a la fois temporelle et calorique) en comparaison avec le nourrissage normocalorique periodique (restriction temporelle seulement). Chez les rats intacts soumis a un jeune total en obscurite constante, un jeune total provoque une avance de phase des rythmes circadiens alors que la realimentation induit un retard de phase. Chez les rats mis a jeuner en presence du cycle l/o, les modifications de distribution de l'activite locomotrice nocturne ont ete attribuees a un dephasage du rythme d'activite. Ce phenomene est conserve apres surrenalectomie et il peut etre inhibe par une lesion electrolytique des noyaux ventromediaux hypothalamiques (vmh). Chez les rats intacts, une ration hypocalorique, fournie chaque jour en debut de periode inactive, s'est revelee capable de synchroniser totalement les rythmes circadiens en obscurite constante, mais aussi d'entrainer partiellement les rythmes nycthemeraux en presence du cycle l/o. Le nourrissage normocalorique a un effet synchroniseur beaucoup moins marque que le nourrissage hypocalorique. Les lesions des vmh, des afferences serotoninergiques aux scn ou des feuillets intergenicules (igl) limitent les avances de phase provoquees par le nourrissage hypocalorique en debut de periode diurne. En conclusion, les changements metaboliques et comportementaux survenant lors d'une situation de deficit energetique, jeune total ou nourrissage hypocalorique, sont capables d'agir sur l'horloge circadienne et de modifier l'organisation rythmique imposee par le cycle l/o, notamment via les afferences serotoninergiques aux scn, les vmh et les igl