Epidemiologie de l'infection à VIH en Afrique : analyse des facteurs démographiques, sociologiques et comportementaux : une étude de cas en zone rurale au Sénégal

Epidemiology of HIV infection in Africa: analysis of demographic, sociological and behavioural factors. A case study in a rural area of Senegal

• Auteur / Autrice : Emmanuel Lagarde
• Direction : Gilles Pison
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences médicales
• Date : Soutenance en 1995
• Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Michel Caraël, André Langaney, Henri Leridon, Alfred Spira

Résumé

Profitant de l'existence d'un suivi démographique d'un ensemble de 11 villages au Sénégal, une série d'enquêtes sur l'épidémiologie du sida et les comportements sexuels ont été conduites de 1990 a 1995. Près de 1% des adultes étaient séropositifs en 1990. L'incidence moyenne sur une période de 5 ans était d'environ un adulte nouvellement infecte par an et pour mille adultes. La prévalence était restée stable mais la proportion de personnes infectées par le vih-1 était en progression. Les migrations saisonnières jouent un rôle important dans l'introduction du virus dans la zone puisque le fait d'avoir quitté le village au cours des 12 derniers mois est lie au risque d'infection. En outre, les hommes migrants saisonniers et les femmes divorcées ou veuves ont un comportement très risque: ils déclarent plus de partenaires occasionnels que le reste de la population et n'utilisent pas le préservatif lors de ces rapports. Il apparait que la dépendance économique des femmes constituent un obstacle aux comportements de prévention mais la perception du sida comme une maladie grave et la perception de la capacité personnelle à changer de comportement sont deux facteurs lies a la déclaration d'un changement de comportement pour se protéger du sida. Enfin, le suivi de 62 couples mariés, semaine après semaine pendant 5 semaines montre que les déclarations de chacun des conjoints concernant les rapports sexuels au sein du couple sont très concordantes mais que par contre, les déclarations qui concernent des périodes plus longues que la semaine sont moins fiables. De manière générale, les femmes fournissent des réponses plus fiables que les hommes