Cartographie mésoscopique du connectome structurel humain par tractographie globale à haute performance
Auteur / Autrice : | Simon Legeay |
Direction : | Cyril Poupon, Ivy Uszynski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique et imagerie médicale |
Date : | Soutenance le 31/01/2025 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Electrical, optical, bio : physics and engineering (Orsay, Essonne ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Building large instruments for neuroimaging: from population imaging to ultra-high magnetic fields (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 2020-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté des sciences d’Orsay (Essonne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sciences de l’ingénierie et des systèmes (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Jessica Dubois |
Examinateurs / Examinatrices : Anastasia Yendiki, Pietro Gori, Timo Dicksheid | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anastasia Yendiki, Pietro Gori |
Résumé
Cartographier le connectome structurel humain est un des enjeux majeurs de la neuroimagerie. Face à l'immensité des connexions neuronales, les méthodes d'imagerie n'ont cessé d'évoluer pour gagner en détails. Des dissections de Klingler à l'IRM de diffusion et aux méthodes de microscopie avancées, ces modalités complémentaires améliorent notre compréhension de l'architecture de la matière blanche à différentes échelles. La tractographie a été introduite comme méthode computationnelle visant la reconstruction virtuelle de fibres axonales à partir de données d'IRM pondérées en diffusion. Parmi ces méthodes, la méthode de tractographie globale repose sur l'utilisation de verres de spin, de petites portions de fibres axonales, dont les positions, orientations et connexions sont des variables optimisées conjointement par le biais d'une fonction de coût. Contrairement aux méthodes conventionnelles, qui estiment ces variables individuellement pour chaque fibre, cette approche identifie un optimum global tendant vers les configurations de fibres les plus plausibles compte tenu des directions axonales modélisées grâce l'IRM de diffusion. Le processus d'optimisation de Metropolis-Hastings sous-jacent demeure très coûteux computationnellement, empêchant tout usage à large échelle. Dans cette optique, ExaTract a été développé au sein de cette thèse pour considérablement accélérer les calculs tirant parti de l'émergence des architectures HPC. ExaTract s'applique aussi bien sur des jeux de données d'IRM de diffusion in vivo conventionnels que sur des jeux de données de très hautes résolutions issus de l'IRM à haut champ ou de la microscopie 3D-PLI. Là où les approches dites de phénotypage large cherchent à acquérir des données sur de larges cohortes de sujets pour en extraire des patterns, le phénotypage profond vise une cartographie précise et exhaustive d'un nombre réduit de spécimens. C'est dans cette approche qu'a été initié le projet Chenonceau: en repoussant les limites de l'IRM à haut champ, un cerveau human post-mortem a été imagé sur deux campagnes d'acquisition étalées sur près de 2 ans et menées conjointement sur les IRMs précliniques à 7 et à 11.7 Tesla de NeuroSpin, atteignant jusqu'à 100 µm de résolution. Ce jeu de données d'IRM multi-modale unique au monde rassemble 48 champs de vue couvrant le cerveau entier et fournit des caractéristiques cyto- et myélo-architectonique et de connectivité structurale à l'échelle mésoscopique. L'apport de cette thèse au sein du projet Chenonceau porte sur le traitement des données et la reconstruction de ce jeu de données massif à l'échelle du cerveau complet, permettant ainsi le partage à la communauté scientifique. Dans un troisième volet, ExaTract a été appliqué sur le jeu de données Chenonceau pour établir le premier atlas de connectivité du cerveau humain à l'échelle mésoscopique. Bénéficiant de méthodes de classification non-supervisée, l'atlas produit regroupe les faisceaux de matière blanche profonds, mais également les fibres courtes, alors observées à une échelle jamais atteinte auparavant. Bien que très peu étudiées dans la littérature, ces fibres ont été trouvées en très grand nombre au sein du cerveau Chenonceau.