Réponse optique non linéaire d'un aérosol de nanoparticules exposé à une source laser femtoseconde
| Auteur / Autrice : | Maxime Joret |
| Direction : | Jérôme Yon |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Physique |
| Date : | Soutenance le 06/06/2025 |
| Etablissement(s) : | Normandie |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale physique, sciences de l’ingénieur, matériaux, énergie (Saint-Etienne du Rouvray, Seine Maritime) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Complexe de recherche interprofessionnel en aérothermochimie (Saint-Etienne-du-Rouvray, Seine-Maritime ; 1967-....) |
| Établissement co-accrédité : Institut national des sciences appliquées Rouen Normandie (Saint-Etienne-du-Rouvray ; 1985-....) | |
| Jury : | Président / Présidente : Denis Petitprez |
| Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Yon, François-Xavier Ouf, Michel Devel, Marek Mazur, Evelyne Gehin, Benoît Barviau, Valérie Dupray | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : François-Xavier Ouf, Michel Devel |
Mots clés
Résumé
Les aérosols, de fines particules en suspension dans l'air, ont un impact significatif sur le changement climatique en affectant l'équilibre radiatif de la Terre. Ils ont également des implications pour la santé lorsqu'ils se déposent dans les poumons. De plus, les aérosols jouent un rôle dans divers processus, tels que la production de carbone noir pour les pneus, l'incorporation dans des matériaux pour modifier leurs propriétés, et le rayonnement thermique dans les processus de combustion. Contrôler la concentration, la taille et la morphologie de ces particules est crucial. Les diagnostics optiques sont essentiels pour l'évaluation in situ de ces propriétés, offrant des résolutions spatiales et temporelles élevées. La diffusion statique de la lumière et la diffusion dynamique de la lumière sont des processus élastiques largement utilisés pour déterminer la taille, le volume et la concentration des particules. Les techniques d'émission induite ou naturelle sont également employées pour évaluer la fraction volumique et les températures. Cependant, les diagnostics optiques conventionnels ne peuvent pas fournir d'informations sur la structure interne des particules (par exemple, l'état de graphitisation, la teneur en composés organiques) ni sur leur surface spécifique (surface de l'aérosol divisée par leur masse). Ces quantités sont d'un grand intérêt, en particulier pour évaluer les impacts toxicologiques, et dépendent fortement de la morphologie des particules. Les avancées récentes dans les impulsions laser intenses et rapides ont permis la génération d'effets optiques non linéaires (NLO), comprenant la génération de second harmonique (SHG), la génération de troisième harmonique (THG) et la diffusion hyper-Rayleigh (HRS). Ces effets ont montré un potentiel significatif dans les biosciences et la physique fondamentale pour l'étude des phénomènes sensibles à la surface. Bien que certaines expériences aient été menées sur des particules en solution ou des nanoparticules à la surface de gouttelettes, la SHG par des nanoparticules en phase aérosol n'a pas encore été démontrée. L'objectif de cette thèse est de combler cette lacune et d'évaluer le potentiel de l’optique non linéaire pour la métrologie des particules fines en suspension dans l’air, telles que les particules de suie produites lors de la combustion incomplète des carburants. Plus précisément, ce travail vise à explorer la SHG, la THG et la HRS générées par des particules de carbone noir et d'autres types de nanoparticules pour évaluer le potentiel d’accès à de nouveaux paramètres de mesure. Les expériences ont impliqué le développement d'un dispositif optique dédié et innovant capable d'analyser la réponse NLO résolue en temps, longueur d'onde et angle. Ce dispositif peut isoler la SHG, la THG et la HRS des autres phénomènes NLO, tels que la filamentation laser. Le dispositif optique a été calibré pour quantifier le signal généré et optimisé pour une haute sensibilité tout en évitant la génération de NLO à partir de ses propres éléments optiques. Les résultats confirment que les particules de suie, les gouttelettes de DEHS et les nanoparticules de carbone générées par arc produisent du SHG-HRS à des intensités inférieures de plus de sept ordres de grandeur à celles de la diffusion statique de la lumière. La THG, si elle est présente, n'était pas détectable et est donc encore plus faible. La SHG-HRS dépend de la taille des agrégats et des monomères mais ne semblent pas être influencées par la teneur en carbone organique. Les expériences montrent également que la SHG-HRS augmentent linéairement avec la surface spécifique des particules. De plus, la réponse angulaire diffère fondamentalement de la diffusion statique de la lumière, présentant un caractère isotrope. Cela suggère que les aérosols sont susceptibles de générer une diffusion hyper-Rayleigh, qui s'avère prometteuse pour quantifier la surface spécifique des aerosols par des approaches in situ.