Thèse soutenue

Habiter avec l'eau – Reconstruction de trajectoires sociohydrologiques en Cévennes

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Auteur / Autrice : Fabienne Errero-Brancato
Direction : Guillaume JunquaPatrick Lachassagne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : STE - Environnement, Territoires et Sociétés
Date : Soutenance le 08/01/2025
Etablissement(s) : IMT Mines Alès
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale GAIA Biodiversité, agriculture, alimentation, environnement, terre, eau (Montpellier ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : HydroSciences (Montpellier) - Hydrosciences Montpellier / HSM - IMT Mines Alès - ERT
Jury : Président / Présidente : Nicolas Buclet
Examinateurs / Examinatrices : Anne Honegger, Gilles Hubert, Jeanne Riaux, Marc-André Mequignon, Olivier Dangles, Juliette Cerceau
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Buclet, Anne Honegger, Gilles Hubert

Résumé

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Sécheresse, pénurie d’eau douce, pollution des aquifères, la crise de l’eau est mondiale et entraîne dans son sillage des crises systémiques (écologiques, alimentaires, sanitaires, militaires, etc). Ce qui se joue avec le récent dépassement de la limite planétaire du cycle de l’eau douce, c’est la concrétisation du réapprentissage de la finitude du monde, et, en miroir, le réapprentissage de la finitude humaine. Parmi les déplacements épistémologiques que supposent ce bouleversement des cycles sociohydrologiques, nous supposons que l’habiter permet de repenser et de requestionner les interdépendances, les solidarités et les vulnérabilités entre les humains et les non humains. Le postulat d’une imbrication sociohydrologique constitutive de notre manière d’habiter et de son évolution, fait consensus. Pour autant, la multiplication des méthodes et des outils servant à rendre compte, à quantifier, à mesurer, à modéliser les rapports entre eaux et activités humaines, laisse à penser que la question méthodologique sur la façon de rendre compte du rôle de l’eau dans ces évolutions ne va pas de soi.Comment rendre manifeste le rôle de l’eau dans l’évolution de nos manières d’habiter ? Cette question prend acte de l’agencéité de l’eau tout en replaçant l’habiter au coeur de la reconfiguration des rapports au monde face aux crises sociohydrologiques actuelles et à venir. Dans l’héritage de l’architecture du care, ce travail de recherche s’articule autour de quatre questionnements méthodologiques structurants, pour fournir aux chercheurs des outils permettant de comprendre les évolutions des interactions sociohydrologiques :- Pourquoi rendre manifeste le rôle de l’eau dans l’évolution des manières d’habiter ?- Sur quoi nous basons-nous et qui sommes-nous pour le rendre ainsi manifeste ?- D’où rendre le rendre manifeste ?- Et enfin qu’est-ce qui le rend manifeste ?Ce travail de recherche se concentre sur le haut bassin versant des Gardons, en Cévennes, qui constitue à la fois un terrain d’étude, un laboratoire et un refuge. Il explore les liens entre les vulnérabilités architecturales actuelles et les trajectoires sociohydrologiques, en mettant en évidence l'impact de l'eau sur nos manières d'habiter et en proposant une approche « extra » disciplinaire pour anticiper les défis futurs.Nous explorons la question des référentiels que les scientifiques utilisent et l’environnement dans lequel ils évoluent, en mettant en perspectives différentes approches épistémologiques. L’étude met en lumière les limites de l’interdisciplinarité et l’importance de la positionnalité du chercheur, tout en introduisant la démarche « pensée-dessin » présenté comme un outil innovant au coeur de l’exploration des liens entre Art et Science, tout à la fois, manifestation de la recherche en train de se faire, objet frontière entre modélisations disciplinaires et support de dialogue transdisciplinaire. En se recentrant sur le terrain d’étude, ce travail explore les enjeux locaux de l’eau et interroge les référentiels les plus pertinents pour rendre compte du rôle de l’eau dans l’évolution des manières d’habiter. Ainsi grâce à une approche méthodologique expérimentale, réflexive et inductive, combinant des perspectives spatiales, temporelles, hydrologiques, géologiques, sociales, architecturales et graphiques, afin de questionner les trajectoires sociohydrologiques sous l'angle du « habiter avec l'eau », nous atterrissons à Saint-Germain-de-Calberte. La dernière partie du manuscrit explore le rôle de l'eau dans l'évolution des manières d'habiter en combinant expériences qualitatives et quantitatives, en s'appuyant sur des approches phénoménologiques, historiques et créatives, et en intégrant les savoirs locaux pour susciter une réflexion sereine sur les enjeux sociohydrologiques.