Approche transactionnelle de la fatigue en bureau et espace ouverts de travail
| Auteur / Autrice : | Vassia Peytcheva |
| Direction : | Edith Galy |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Psychologie |
| Date : | Soutenance le 12/05/2025 |
| Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
| Ecole(s) doctorale(s) : | SHAL - Sociétés, Humanités, Arts et Lettres |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (Nice ; 2016-) |
| Jury : | Président / Présidente : Dongo Rémi Kouabenan |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Dauvier, Émilie Vayre |
Résumé
La fatigue en bureau ouvert résulte de l'interaction entre des caractéristiques individuelles (âge, état psychologique, stratégies d'adaptation) et des facteurs environnementaux (bruit, intelligibilité de la parole, interruptions). Contrairement aux approches linéaires, cette recherche adopte une perspective dynamique inspirée de Hockey (2013), où la fatigue est un processus d'adaptation modulant les ressources individuelles face aux contraintes du travail. Dans une première phase, les activités en bureau ouvert ont été caractérisées à l'aide de plusieurs cadres d'analyse. L'approche ITAMaMi a permis d'examiner les interactions entre l'individu, la tâche et l'environnement, tandis que le modèle des 5 carrés de Leplat (1997) a souligné l'influence de l'organisation et des ressources sur la charge de travail. Le modèle ICA d’Édith Galy a identifié trois dimensions de la charge mentale : intrinsèque (complexité des tâches), extrinsèque (distractions externes) et essentielle (effort cognitif pour réguler l'activité). Ces analyses ont montré que les interruptions, le bruit et la complexité des tâches sont des sources majeures de fatigue. Les études suivantes approfondissent ces résultats en combinant des mesures subjectives, comportementales et physiologiques. La fatigue évolue selon un équilibre dynamique entre vigilance, tension et conditions de travail. La vigilance agit comme un levier protecteur en début de journée, mais son efficacité diminue progressivement, entraînant une augmentation de la tension et de la fatigue. L'intelligibilité de la parole capte involontairement l'attention et augmente la charge cognitive, notamment lors de tâches exigeant une forte concentration. Cette surcharge, plus marquée en fin de matinée, limite la récupération durant la pause déjeuner. En fin de journée, la saturation des mécanismes compensatoires intensifie la fatigue physiologique chez les travailleurs plus âgés. Cette recherche met en évidence l'importance d'une approche intégrative pour mieux comprendre et prévenir la fatigue en bureau ouvert. Au-delà de la réduction du bruit, l'adaptation des rythmes de travail, l'optimisation des périodes de récupération sont essentielles pour préserver la santé des employés.