Thèse soutenue

La Passion dans l’œuvre de Claire de Duras

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Auteur / Autrice : Irène-Olive Larney-Tirandaz
Direction : Éric Francalanza
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures francaises, littératures francophones
Date : Soutenance le 31/01/2025
Etablissement(s) : Brest
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude des correspondances et journaux intimes (Brest ; 1982-....)
Jury : Président / Présidente : Julie Anselmini
Examinateurs / Examinatrices : Éric Francalanza, Julie Anselmini, Xavier Bourdenet, Nicolas Brucker
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Bourdenet, Nicolas Brucker

Résumé

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Les deux romans publiés par Claire de Duras de son vivant lui ont ouvert les portes du panthéon beuvien. Son oeuvre, aujourd’hui encore méconnue, mais restaurée par de récentes éditions critiques, mérite de retrouver sa place aux côtés de celle des auteurs de cette période mouvementée qui va de la fin des Lumières au Romantisme, et de celle aussi des femmes de lettres du premier tiers du XIXe siècle. Par toutes les résonances génériques, sémantiques, stylistiques et intertextuelles dont il est susceptible, de Pascal à Chateaubriand en passant par Prévost ou Rousseau, le thème de la passion tel que l’illustrent les romans de Claire de Duras, qu’ils soient achevés ou non, ou même sa correspondance, voire une oeuvre comme les Réflexions et prières inédites, permet sans conteste d’appréhender la pensée créatrice de cette écrivaine du tournant du siècle dans toute sa complexité. S’agissant des romans, coeur de l’oeuvre, dont la structure tient à des modèles hérités du XVIIIe siècle (roman-mémoires, roman épistolaire, entre autres), ce thème donne accès à leur poétique et permet d’en décrire l’originalité. Aussi, la présente étude travaille-t-elle à renouer ces filiations, montrant ce que l’oeuvre entière doit aux agitations politiques qu’a connues la France entre la fin de l’Ancien Régime et la Restauration. Les passions amoureuses narrées par la duchesse de Duras ne suffisent pas à masquer ses prises de position politiques en faveur de questions qui résonnent encore aujourd’hui, comme le sont celles des discriminations et des inégalités sociales. Sans tomber dans un biographisme excessif, on ne peut qu’être frappé par le rapport étroit qu’elles ont avec la passion religieuse, qu’on la comprenne comme l’expression de la foi profonde de l’écrivaine ou l’application à la fiction de l’exemple rédempteur que propose le sacrifice du Christ. De fait, ses Réflexions et prières inédites complètent et enrichissent ce que ses fictions mettent en scène. Exprimées dans un style précis et dépouillé, elles ne laissent pas de place au doute et constituent comme l’horizon de toute l’oeuvre, correspondance incluse. Inséparable de l’oeuvre fictionnelle et des méditations morales et religieuses, sa correspondance témoigne en effet de passions qui vont bien au-delà des fictions et confèrent, par un mouvement de retour de la lettre à l’oeuvre, un sens tout particulier à ses Réflexions et prières inédites.