La physique de la création. Le De Opificio Mundi de Jean Philopon
Auteur / Autrice : | Christina Anagnostidou |
Direction : | Cristina Cerami |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes grecques |
Date : | Soutenance le 18/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....) |
Laboratoire : Savoirs et pratiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine | |
Jury : | Président / Présidente : Anca Vasiliu |
Examinateurs / Examinatrices : Cristina Cerami, Anca Vasiliu, Marwan Rashed, Alexandra Michalewski | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marwan Rashed, Alexandra Michalewski |
Mots clés
Résumé
Jean Philopon (c. 490 - 575 de notre ère), commentateur influent d'Aristote et penseur chrétien, occupe une place importante dans l'histoire des sciences et de la philosophie. Formé à l'école néoplatonicienne d'Ammonius à Alexandrie, Philopon s'est éloigné de la philosophie païenne pour adopter et développer un cadre philosophique créationniste. Cette transition entre une pensée éternaliste, héritée de la tradition grecque, et une perspective créationniste chrétienne constitue l'apparente tension de son œuvre.L'objectif principal de cette thèse est d'examiner comment Philopon parvient à intégrer les principes de la philosophie naturelle dans un cadre théologique chrétien, cherchant ainsi à harmoniser ses principes avec la révélation biblique. À travers le De Opificio Mundi, un commentaire sur le récit de la création dans la Genèse, Philopon élabore un système cosmologique où la création ex nihilo et la providence divine jouent un rôle central. Ce travail explore la façon dont Philopon articule cette synthèse. Nous suivons les phases de la création exposées dans le De Opificio Mundi, traditionnellement désignées comme jours. La thèse met en lumière l'originalité du projet de Philopon, qui ne se contente pas de juxtaposer des idées grecques et chrétiennes, mais crée un véritable système unifié. L'analyse montre que le commentateur d'Aristote propose une réévaluation permanente des principes aristotéliciens à la lumière du christianisme. Les concepts hérités de la tradition hellénique, tels que la notion de mouvement, de substrat, de lieu ou la composition des corps célestes, sont adaptés pour correspondre à un cadre créationniste. Philopon parvient ainsi à résoudre les discordances entre ces deux traditions en les transformant en un système philosophique cohérent. En somme, cette thèse défend l'idée que l'œuvre de Philopon n'est pas scindée entre une phase philosophique et une phase chrétienne. Au contraire, elle reflète une continuité dans sa pensée, où les doctrines cosmologiques païennes sont réinterprétées et intégrées dans un cadre théologique chrétien.