Influence de la défavorisation sociale sur la prise en charge des patients atteints de cancer : durées de séjour et hospitalisations non-programmées
Auteur / Autrice : | Thomas Vermeulin |
Direction : | Brigitte Dormont |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences Economiques |
Date : | Soutenance le 11/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | SDOSE Sciences de la Décision, des Organisations, de la Société et de l'Echange |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d’Économie de Dauphine - Laboratoire d’Economie de Dauphine (Paris) |
établissement opérateur d'inscription : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL | |
Jury : | Président / Présidente : Clémentine Garrouste |
Examinateurs / Examinatrices : Brigitte Dormont, Michel Grignon, Jérôme Wittwer, Panayotis Constantinou, Véronique Merle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michel Grignon, Jérôme Wittwer |
Mots clés
Résumé
Cette thèse utilise les méthodes de l’économétrie appliquée pour analyser sur des données de séjours hospitaliers, les conséquences sur les durées de séjour (et donc sur les coûts pour les hôpitaux), du niveau de défavorisation des patients atteints de cancer. Nous analysons aussi la pertinence d’utiliser pour la cancérologie, la fréquence des hospitalisations non-programmées comme indicateur de la qualité des soins, comme cela est proposé en général pour les soins hospitaliers. Dans le premier chapitre, nous montrons que les patients les plus défavorisés présentent des durées d’hospitalisation plus longues de 4 % en moyenne, même après contrôle par des variables correspondant à des composantes du système actuel de paiement hospitalier. Dans le deuxième chapitre, nous montrons que la défavorisation des patients constitue un frein à la réalisation en ambulatoire de la chirurgie du cancer du sein, alors que la tarification vise à favoriser les séjours ambulatoires par un alignement des tarifs pour les séjours en hospitalisation complète et les séjours ambulatoires, alors que ces derniers sont moins couteux. Nos résultats montrent que cette incitation peut avoir un effet délétère pour les hôpitaux traitant une proportion élevée de patients défavorisés. Les résultats des deux premiers chapitres apportent des arguments pour adapter le système de paiement hospitalier : nos résultats soutiennent l’idée que les surcoûts liés à la prise en charge des patients les plus défavorisés devraient être pris en compte dans le modèle de financement, afin de limiter le risque de sélection. Nous proposons d’utiliser l’European Deprivation Index du patient comme mesure de la défavorisation soutenant un éventuel paiement additionnel car cet indicateur ne peut pas être manipulé par les acteurs hospitaliers. Dans le troisième chapitre, nous montrons que le taux d’hospitalisations non-programmées n’est pas un bon indicateur de la qualité des soins en cancérologie, notamment pour les patients présentant une défavorisation sociale moyenne ou élevée. Par conséquent, un système de financement à la qualité basé sur ce type d’indicateurs, pourrait pénaliser les hôpitaux traitant une proportion élevée de patients défavorisés.